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Les jours fériés pèsent peu sur l'économie française

Le coût des jours fériés en France reste modeste en terme macro-économique

Le coût des jours fériés en France reste modeste en terme macro-économique - -

La question se pose chaque année: que coûtent les nombreux jours fériés à l'économie française déjà moins compétitive que d'autres? Tout dépend en réalité du nombre de jours concernés, mais aussi de la situation économique globale.

On entre dans la période des ponts du mois de mai. Concrètement, que coûtent ces jours fériés à l’économie française?

On pense souvent aux nombreux ponts de mai lorsqu’on se pose cette question. Le mois peut être, en effet, inférieur jusqu’à 10 % à un mois normal dans certaines activités.

Mais ce qui compte, plus largement, c’est le nombre de jours fériés sur l’ensemble de l’année. En 2013, le calendrier avait coûté assez cher : 0,1 point de croissance à l’économie française. Pourquoi ? Parce que l'année comptait au total 251 jours de semaine ouvrés, soit deux de moins qu’en 2012.

En 2014, l’impact sera encore négatif, mais beaucoup moins qu’en 2013 : il ne sera que de 0,01 point de PIB selon l’Insee. Donc dix fois moins d’impact qu’en 2013, notamment parce qu'il y aura autant de jours ouvrés en 2014 qu’en 2013.

Imaginez une année où tous ces jours fériés seraient des dimanches. La France pourrait gagner alors 0,1 à 0,2 point de croissance, soit 2 à milliards d’euros !

Tous les jours fériés ne se valent pas

Mais s’il y a exactement le même nombre de jours de travail en 2014 qu’en 2013, pourquoi y-a-t-il quand même un petit impact négatif ? Car tous les jours fériés ne se valent pas ! Ceux de milieu de semaine comptent plus que les lundis ou les vendredis. Et parmi ces jours de milieu de semaine, le mercredi pèse plus lourd que les autres !

En 2014 par exemple, aucun jour férié ne tombe un dimanche, alors qu’en 2013, c’était le cas du 14 juillet ! Or quand un jour férié tombe un dimanche, c’est un jour de plus de travail ! Donc, c’est un mauvais point pour 2014.

En revanche, on comptera un mardi et deux jeudis ouvrés de moins qu’en 2013, mais trois mercredis supplémentaires. Or l'effet d'un mercredi ouvré est supérieur à celui d'un mardi ou d'un jeudi. Ce qui atténue l’effet négatif du dimanche

Il y a aussi les ponts : les vendredis ne seront pas tout à fait comme les autres, mais l’Insee ne prend pas en compte ce paramètre.

La crise atténue le manque à gagner

En réalité, l’impact économique est assez faible sur le plan global, même si certains secteurs gagnent et d’autres perdent : les restaurants de bord de mer vont ainsi gagner en partie ce que vont perdre ceux des centre villes.

Enfin, la crise économique atténue le manque à gagner provoqué par ces jours fériés, notamment dans l’industrie. Avoir davantage de jours fériés dans les périodes de forte croissance veut parfois dire fermer des usines qui tournent à plein régime. L’impact est bien plus faible quand ces usines tournent au ralenti.

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Emmanuel Lechypre