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Emploi

L'assurance chômage "quasiment à l'équilibre" en 2019

L'Unédic a redressé ses comptes grâce à la baisse du nombre de chômeurs

L'Unédic a redressé ses comptes grâce à la baisse du nombre de chômeurs - Philippe Huguen - AFP

Selon l'Unédic, le redressement de ses comptes est dû à la baisse du chômage mais également aux décisions prises par les partenaires sociaux dans le cadre de la dernière convention d'assurance chômage, conclue en avril 2017.

En déficit depuis 2009, l'assurance chômage, sera "quasiment à l'équilibre" en 2019. Elle devrait même engranger des excédents dès 2020, essentiellement grâce à la baisse du chômage. Selon le gestionnaire de l'assurance chômage, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A (sans activité) à Pôle emploi diminuerait de 128.000 personnes en 2018 en France entière, puis de 104.000 en 2019, de 125.000 en 2020 et de 116.000 en 2021.

Les chiffres de Pôle emploi passeraient ainsi de 3,72 millions de chômeurs fin 2017 à 3,25 millions fin 2021. Le taux de chômage au sens du bureau international du travail (BIT), mesuré par l'Insee, reculerait, quant à lui, à 7,7% de la population active fin 2021, contre 9,2% aujourd'hui. Pour établir ses nouvelles prévisions, l'Unédic se basent sur une croissance de 1,9% en 2018, de 1,8% en 2019, puis 1,6% en 2020 et 2021.

Conséquence de la baisse du chômage: le déficit de l'assurance chômage, qui s'élevaient à 3,4 milliards d'euros en 2017, est attendu à 1,4 milliard d'euros cette année et à 89 millions l'année prochaine. Le régime génèrerait 1,6 milliard d'excédents en 2020, puis 3,6 milliards en 2021.

Un "désendettement quasi-total est possible"

La dette cumulée du régime culminerait à 35 milliards d'euros fin 2019, avant d'entamer une décrue. "Sur le moyen terme, un désendettement quasi-total est possible", sous réserve notamment que la phase de croissance de l'économie soit "suffisamment longue et conséquente", estime l'Unédic.

Selon l'organisme, le redressement de ses comptes n'est pas seulement due au "dynamisme de l'économie" mais également aux décisions prises par les partenaires sociaux dans le cadre de la dernière convention d'assurance chômage, conclue en avril 2017 et entrée en vigueur en octobre. Ces nouvelles règles vont permettre, selon l'Unédic, une économie "d'environ 2,7 milliards d'euros" d'ici à fin 2021.

Les prévisions de l'assurance-chômage ne tiennent toutefois pas compte de la future indemnisation des salariés qui démissionnent en vue d'une reconversion et des indépendants qui se retrouvent sans activité dans le cadre d'une liquidation ou d'un redressement judiciaire. Ces mesures pourraient générer "un surcoût de 280 à 570 millions d'euros en régime de croisière", estime l'Unédic. Mais à l'inverse, la révision des règles européennes sur l'indemnisation des travailleurs transfrontaliers, qui serait prise en charge par le pays où ils exercent leur mission et non leur pays d'origine, générerait "des économies de 580 à 640 millions d'euros par an".

P.L avec AFP