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Emploi

L'employé de la SNCF payé pendant 13 ans à ne rien faire prend finalement sa retraite

Charles Simon se considérait comme "un lanceur d'alerte"

Charles Simon se considérait comme "un lanceur d'alerte" - BFMTV

Charles Simon avait révélé l'an dernier avoir été "placardisé" pour avoir agi, selon lui, comme un lanceur d'alerte en dénonçant une fraude à 20 millions d'euros. Il a finalement décidé de quitter la vie active en juillet dernier.

Rester chez soi, ne rien faire et toucher 5.496 euros par mois. Ce quotidien, en apparence idyllique pour certains, avait fini par lasser Charles Simon.

Il y a pile un an, il avait ainsi de prendre la parole devant plusieurs médias dont BFMTV, pour révéler sa situation. Charles Simon avait été "placardisé" en 2003. Cette année-là, il avait, selon ses dires dénoncé une fraude à 20 millions d'euros "basée sur des fausses factures de litiges transports" dans une filiale de la SNCF, Geodis, dans laquelle il travaillait alors. Après avoir informé sa hiérarchie, cet ingénieur des mines avait été retransféré à la SNCF mais sans aucune affectation.

Charles Simon n'avait alors d'autres choix que de rester chez lui. Il a eu beau alerté le président de la SNCF Guillaume Pépy en personne, rien n'y fait, il reste sans poste. De son côté la SNCF, qui ne peut le licencier en raison de son statut de cheminots, affirmait que l'employé n'avait déposé aucune plainte et qu'il avait "refusé toutes les solutions proposées, reclassement ou négociation financière pour quitter l'entreprise". Elle précisant par ailleurs que son employé l'avait attaqué, en vain, en 2011, devant les Prud'hommes, considérant que son inactivité constituait un préjudice.

Grève de la faim

Après avoir interpellé les médias sur sa situation en août 2015, Charles Simon s'était vu proposer un poste au sein de SNCF Consulting. Mais, comme l'explique Le Point, l'habitant de Saint-Quentin l'occupera à peine quelques jours, avant d'être déclaré inapte.

Il demande ensuite à bénéficier d'une protection de "lanceur d'alerte" et entame une grève de la faim qui durera 23 jours et lui fera perdre 12 kilogrammes. Mais, encore une fois, les choses ne bougent pas.

Finalement révèle le Point, il a choisi de partir à la retraite en juillet dernier, à l'âge de 56 ans. Un choix qui lui fait certainement gagner beaucoup. Si Charles Simon refuse de dévoiler l'arrangement financier qu'il a pris avec la SNCF, Le Point rappelle que la retraite des cheminots est calculée sur les six derniers mois de salaires. "Il suffit de concéder à l'heureux salarié une substantielle augmentation, assortie d'un copieux dédommagement, pour l'encourager à partir", écrit l'hebdomadaire. Une retraite qui ne devrait pas profondément bouleverser le quotidien du désormais ex-employé de la SNCF.

J.M.