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L'Institut Montaigne suggère de passer à la retraite à 63 ans dès 2025

Malgré les réformes successives, six depuis 1993, la question du financement des retraites "n'est pas réglée" et "une nouvelle réforme sera nécessaire", estime l'Institut Montaigne, dans un rapport publié ce mercredi 17 février 2016

Malgré les réformes successives, six depuis 1993, la question du financement des retraites "n'est pas réglée" et "une nouvelle réforme sera nécessaire", estime l'Institut Montaigne, dans un rapport publié ce mercredi 17 février 2016 - Philippe Huguen-AFP

Travailler plus longtemps et aligner les régimes privés et publics de retraite sont proposés par l'Institut Montaigne, d'orientation libérale, pour assurer l'avenir des retraites.

La question de l'âge de la retraite fait plus que jamais débat en France. Malgré les réformes successives, six depuis 1993, la question du financement des retraites "n'est pas réglée" et "une nouvelle réforme sera nécessaire", estime l'Institut Montaigne, d'orientation libérale, dans un document rendu public, ce mercredi 17 février 2016. 

Selon une étude récente de l'OCDE, c'est en France que le temps passé à la retraite est le plus long.

La première proposition de l'institut Montaigne consiste à porter l'âge de départ à la retraire à 63 ans (au lieu de 62 actuellement) et la durée de cotisation à 43 ans dès 2025. La loi de 2014 prévoit bien un allongement de la durée de cotisation, mais plus progressif, d'un trimestre tous les trois ans à partir de la génération 1958, jusqu'à 43 ans (172 trimestres) en 2035, soit pour les générations 1973 et suivantes.

Sans avancer de chiffrage, l'Institut Montaigne affirme que les effets d'un recul de l'âge de la retraite sont plus importants que ceux d'une augmentation de la durée de cotisation. Toutefois, le taux d'emploi des 55-64 ans en France reste faible (48,9%), contre 66,1 % pour la moyenne des pays de l'OCDE, selon des données de l'organisme.

Rapprocher le calcul des droits du public vers celui du privé

Sa deuxième préconisation risque de susciter encore plus de débat puisqu'il s'agirait de faire converger davantage encore les régimes publics et privés. Différentes réformes ont rapproché les situations mais il reste, selon le think tank, la question du "calcul des droits".

La pension de retraite des agents de l'Etat et des bénéficiaires de la plupart des régimes spéciaux est calculée sur les six derniers mois d'activité, alors que celle des salariés du privé l'est sur les 25 meilleures années d'activité. L'Institut Montaigne suggère un alignement rapide, pour toutes les personnes se trouvant à plus de sept ans de la retraite. Un tel rapprochement des régimes répond à un objectif financier mais est aussi "la condition de l'acceptation d'efforts partagés par tous".

Enfin, dans le collimateur de l'Institut, figure aussi la prise en compte de la pénibilité, qui peut permettre un départ anticipé à la retraite, "un piège politique" auquel "il faudrait avoir le courage de renoncer purement et simplement", au profit du développement de la prévention.

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- © Pour le régime général, le ratio entre actifs et retraités est en baisse constante depuis 1960, ce qui pose la question de la pérennité du système de retraite. Institut Montaigne.
F.B