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La CGT dénonce les offres d'emploi "illégales" du site de Pôle emploi

Pôle emploi conteste formellement

Pôle emploi conteste formellement - Philippe Huguen - AFP

Selon l'organisation syndicales une offre d'emploi sur deux serait "illégale" sur le site de l'agence. Ce que Pôle emploi conteste formellement.

La CGT affirme qu'une offre d'emploi sur deux diffusée sur le site de pôle-emploi.fr est "illégale", sur la base d'une enquête sur 1.300 annonces, que le syndicat a présenté mercredi au comité national de liaison de Pôle emploi.

Interrogée par l'AFP, la direction de Pôle emploi a "contesté formellement les chiffres de la CGT, largement surévalués", faisant valoir les dispositifs préventifs de "mise en alerte" pour éviter ces difficultés.

Dans un communiqué, la CGT écrit que "sur les 1.298 offres répertoriées le 17 février 2017 par 15 enquêteurs formés, 653 sont identifiées comme illégales".

"Pléthore d'exemples"

Ces enquêteurs, des demandeurs d'emploi "encadrés par des conseillers de Pôle emploi", ont épluché les offres à Créteil, Lyon, Marseille et Rennes, a expliqué à l'AFP Denis Gravouil, membre de la commission exécutive de la CGT.

"De l'offre qui propose un commerce pour 880.000 euros à celle qui propose un CDI se révélant n'être qu'un CDD de quelques jours, en passant par le coup de pub de l'agence d'emploi, il y a pléthore d'exemples tout aussi révoltants les uns que les autres", dénonce la centrale syndicale, qui a présenté les résultats de son enquête au comité national de liaison de l'opérateur public, instance réunissant syndicats et associations de chômeurs.

L'opérateur public a mis en place en 2013 une politique d'agrégation des offres de nombreuses entreprises partenaires sur une unique plate-forme. "Il peut y avoir des difficultés sur les 600.000 offres en moyenne agrégées chaque jour, mais une analyse sémantique met les conseillers en alerte sur tout motif d'illégalité, et les offres sont alors bloquées", a souligné la direction de Pôle emploi.

"Offres frauduleuses"

En 2016, près de 159.000 annonces mises en alerte n'ont pas été publiées "grâce à nos outils d'analyse, et dans 87% des cas le recruteur a modifié son texte, dans 12% l'offre a été rejetée", a-t-elle ajouté, précisant qu'une étude sur le sujet était en cours.

Pôle emploi souligne en outre qu'il faut distinguer "les offres frauduleuses des offres dites illégales, terme qui regroupe des éléments très différents. Une offre de reprise d'entreprise n'a par exemple rien d'illégal, c'est une opportunité d'insertion".

La CGT demande "le retour à un contrôle d'offres d'emploi effectués par des agents formés", avec la création de "300 emplois".

J.M. avec AFP