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Emploi

La France n'a jamais compté autant d'apprentis dans les entreprises

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- - Charly Triballeau - AFP

De juin 2017 à fin avril 2018, soit un mois avant la fin de la campagne, 303.970 jeunes sont entrés en apprentissage. C'est déjà plus que le précédent record sur une campagne entière, établi en 2012-2013 à 302.530 nouveaux contrats.

Les entrées en apprentissage ont atteint un record en 2017-2018, en dépassant, un mois avant la fin de l'année scolaire, la précédente marque établie en 2012-2013, selon des données mises en ligne mardi par le ministère du Travail. Par convention, la campagne d'apprentissage, sorte d'année scolaire de la filière, commence en juin et finit en mai.

De juin 2017 à fin avril 2018, soit un mois avant la fin de la campagne, 303.970 jeunes sont entrés dans le dispositif, selon les chiffres de la Dares, service des statistiques du ministère.

C'est déjà plus que le précédent record sur une campagne entière, établi en 2012-2013 à 302.530 nouveaux contrats. Après ce pic, les entrées avaient connu un trou d'air en 2013-2014 (-5,7%) et en 2014-2015 (-3,0%), avant de remonter la pente lors des campagnes 2015-2016 (+3,0%) et 2016-2017 (+2,1%).

Cette année, la hausse sera d'au moins 4,5%. Dans le détail, à fin avril 2018, sur onze mois, 289.370 nouveaux contrats (+5,6%) ont été signés dans le privé, 14.600 dans le public (+6,9%).

Grâce à la hausse des nouveaux contrats, les "stocks" d'apprentis sont, eux aussi, en hausse. L'administration recensait 437.400 apprentis fin avril (+4,1% sur un an). Le "stock" désigne tous les jeunes en apprentissage à un instant T, alors que le "flux" ne considère que les nouveaux entrants sur un période donnée.

La réforme du gouvernement adoptée mardi

L'apprentissage est une formation initiale qui alterne cours théoriques et périodes en entreprise. Le dispositif est jugé efficace pour l'insertion professionnelle mais souffre toujours, malgré les campagnes de promotion des gouvernements successifs, d'une image dégradée.

Comme ses prédécesseurs, le gouvernement d'Édouard Philippe veut développer l'apprentissage. Pour ce faire, le projet de loi "avenir professionnel", adopté ce mardi en première lecture à l'Assemblée nationale, met les partenaires sociaux des branches professionnelles au cœur du dispositif.

La réforme contient aussi d'autres mesures: limite d'âge repoussée à 30 ans, financement des centres de formation (CFA) selon le nombre d'apprentis qu'ils accueillent, suppression du passage obligatoire devant les prud'hommes pour licencier un apprenti, simplification des aides aux employeurs d'apprentis, assouplissement des règles relatives au temps de travail des apprentis mineurs...

Contrairement à ses prédécesseurs, la ministre du Travail Muriel Pénicaud refuse de fixer un objectif chiffré.

J.-C.C. avec AFP