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Emploi

Laurent Berger: " la CFDT met les mains dans le cambouis"

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, s'en prend au Medef

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, s'en prend au Medef - -

A quelques jours du 1er mai et à six semaines du congrès de sa confédération, le secrétaire général de la CFDT conteste une trop grande proximité avec l'exécutif.

Laurent Berger ne veut pas que l'on dise que la CFDT est le "partenaire privilégié du gouvernement", surtout au moment où l'exécutif annonce 11 milliards d'euros d'économies sur les prestations sociales et les traitements des fonctionnaires.

A quelques jours des traditionnelles manifestations du 1er mai et à six semaines du 48eme congrès de la CFDT, à Marseille, durant lequel il devrait être reconduit dans ses fonctions, le secrétaire général de l'organisation a tenté de recadrer sa stratégie. La CFDT "met les mains dans le cambouis pour faire des propositions quels que soient ses interlocuteurs", a-t-il lancé en présentant le prochain congrès.

"Quand un syndicat accepte de discuter, voire de s'engager, il est dans le partage de risques", reconnait Laurent Berger qui veut ainsi couper court aux critiques des autres syndicats, CGT et FO en tête, qui s'opposent aux projets gouvernementaux.

Le leader de la CFDT conteste plusieurs mesures du plan d'économies de Manuel Valls, qu'il juge "injustes pour les plus modestes" et pour les fonctionnaires.

Il reconnaît cependant que sa ligne réformiste a pu susciter des interrogations en interne. "J'espère que tout ce qui peut poser des questions légitimes aux militants soit dans le débat du congrès" pour parvenir à des "positions claires".

Lettre à Pierre Gattaz

"La situation économique et sociale s'est dégradée" et "le contexte n'est pas rose", mais "un progrès est possible", a-t-il affirmé. Ajoutant : la CFDT veut "faire de la démocratie sociale les conditions de la réussite".

Il hausse également le ton contre le patronat qui "tergiverse" à mettre en place les négociations sur l'emploi prévues par le pacte. Dans une lettre au président du Medef, Pierre Gattaz, Laurent Berger l'a sommé d'ouvrir "très vite les négociations" sur l'emploi dans les branches. "Le patronat a des engagements à tenir, qu'il les tienne", lance-t-il.

La centrale a mis en place un dispositif pour faire remonter par ses équipes la manière dont le crédit d'impôt compétitivité et emploi (Cice) "est utilisé" par l'entreprise pour l'emploi ou pour les dividendes.

P.C avec AFP