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Laurent Berger confirme un système de bonus-malus sur les cotisations employeurs

Laurent Berger était l'invité de BFMTV ce mercredi. Il a confirmé que le gouvernement travaillait sur un système de bonus-malus pour pénaliser les contrats courts.

Le gouvernement travaille bien sur un système de bonus-malus pour inciter les entreprises à avoir moins recours aux CDD. Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a en effet confirmé sur BFMTV que l'exécutif travaillait sur cette piste.

"Oui je confirme et je confirme que c'est une bonne chose. Cela fait des années que la CFDT dit qu'il faut taxer les CDD. En tout cas il faut responsabiliser les entreprises dans l'organisation des contrats courts".

Selon les Échos, le gouvernement veut moduler les cotisations chômage payées par les employeurs en faisant varier le taux de 2 à 10% selon le nombre de contrats courts qu'il utilise.

Une mesure a priori acquise

"C'est pour l'instant ce qui est sur la table", a expliqué Laurent Berger. "En gros lorsqu'on utilise beaucoup de CDD ou de contrats courts on paie plus cher parce que l'on créé beaucoup d'externalités c'est-à-dire que je fais beaucoup de chômeurs indemnisés à l'assurance-chômage et donc c'est normal que je paie plus", développe-t-il.

Alors qu'on lui demandait si cette mesure était "acquise" il a répondu "j'ai envie de vous dire oui puisqu'hier on (le gouvernement, ndlr) nous a redit que c'était un des axes de la réforme de l'assurance-chômage".

Un statut de l'apprenti

Évoquant le sujet de l'apprentissage, qu'Emmanuel Macron veut transformer en filière d'excellence, Laurent Berger a affirmé que son syndicat a réclamé "un vrai statut de l'apprenti" au gouvernement pour qu'il "puisse bénéficier d'un certain nombre d'aides concernant sa mobilité, son logement, qu'il puisse également être également accompagné durant son parcours parce qu'il peut avoir des difficultés d'insertion dans son entreprise". "C'est ça le vrai statut d'apprenti: du suivi et des aides à son insertion".

Laurent Berger est également revenu sur la question de la rémunération des fonctionnaires. Lundi, le ministre de l'Action et des comptes publics Gérald Darmanin a reçu les syndicats, leur annonçant qu'il reportait d'un an l'accord relatif aux parcours professionnels, carrières et rémunérations des fonctionnaires (PCCR). L'idée était de faire 800 millions d'euros d'économie.

"C'est inacceptable", a réagi Laurent Berger. "Je demande au gouvernement de revenir sur ce gel pendant un an et de l'appliquer en partie en 2018". S'il n'obtient pas satisfaction, il n'écarte pas la possibilité de revenir dans la rue. "S'il est nécessaire d'y retourner on y retournera mais je préfèrerais qu'on passe par une écoute de nos revendications". 

Le secrétaire général de la CFDT a également estimé que "la baisse de l'ISF" était "une profonde bêtise", invitant le gouvernement à revenir sur cette mesure controversée du budget 2018.

"Pour cofinancer cela, il ne faut pas baisser la fiscalité sur les revenus les plus hauts, et donc je pense que la baisse de l'ISF (impôt sur la fortune) est une profonde bêtise", a expliqué Laurent Berger.

J.M.