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Emploi

Laurent Berger: Emmanuel Macron "écoute mais n'entend pas toujours"

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- - Stéphane de Sakutin - AFP

Le leader de la CFDT explique dans un entretien accordé à L'Obs que le ministre de l'Économie a toujours reçu les syndicats. Mais il ne leur accorde pas forcément suffisamment d'attention.

Emmanuel Macron accorde-t-il suffisamment d'attention aux syndicats? Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a en effet estimé que le ministre de l'Économie les "écoute" et les "reçoit", "mais n'entend pas toujours", dans un entretien avec L'Obs publié ce jeudi 12 novembre. "Il écoute, mais cela ne veut pas dire qu'il entend toujours", a déclaré Laurent Berger.

Le leader syndical affirme qu'il s'était "affronté" au ministre au sujet du plafonnement des indemnités de licenciement aux prud'hommes. "En censurant cette disposition de la loi Macron, le Conseil constitutionnel nous a donné raison", rappelle-t-il.

Mais, temporise Laurent Berger, chaque fois que la CFDT a "sollicité" le ministre de l'Économie, "pour lui faire part de nos observations sur des entreprises en difficulté, comme Alcatel ou Areva, il a toujours reçu nos militants".

"Je préfère prendre des risques"

Interrogé sur les vives critiques venues de la CGT et de FO, après la signature par sa centrale d'accords notamment à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Laurent Berger a répondu: "ni la CGT, ni FO n'ont l'obligation de nous suivre. Si elles préfèrent être dans la posture, faire de l'obstruction et refuser de mettre les mains dans le cambouis, c'est leur problème".

"Moi, je préfère prendre des risques, retrousser mes manches et trouver des solutions. Je mouille la chemise pour les salariés, je ne l'arrache pas", a-t-il lancé en allusion aux incidents survenus le 5 octobre à Air France.

Laurent Berger affirme qu'"humainement", il "s'entend bien" avec son homologue de la CGT, Philippe Martinez, "même s'il ne va pas jusqu'à intervenir quand je suis conspué par ses troupes et qu'il y a des affiches hostiles, avec ma tête dessus, qui sont placardées".

Ses divergences avec Jean-Claude Mailly de FO portent sur "le rôle du syndicat". "Lui considère que l'intérêt général n'est pas son problème. Je pense, au contraire, qu'un syndicat doit contribuer à l'intérêt général, en défendant les salariés", a expliqué Laurent Berger.

"La CFDT ne renonce à aucun moyen d'action du syndicalisme, sauf la violence que je réprouve. Elle n'a pas non plus à s'excuser d'essayer de construire des droits nouveaux pour les salariés", a souligné Laurent Berger.

J.M. avec AFP