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Emploi

Laurent Berger met en garde le gouvernement sur le projet El Khomri

"Le secrétaire général de la CFDT n'exclut pas un appel à la grève s'il n'est pas écouté par l'exécutif. L'abandon du plafonnement des indemnités prud'homales est l'une de ses priorités."

Le gouvernement reçoit en ce début de semaine les partenaires sociaux afin d’avancer dans les négociations sur le projet de loi El Khomri, dont le but est de réformer le Code du Travail. Ce lundi, Manuel Valls recevait notamment Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. "Cette loi, elle est mal partie. Il sera donc utile de se donner du temps de concertation", a-t-il estimé ce lundi soir sur le plateau de l’émission de Ruth Elkrief, sur BFM TV.

"Nous n’avons pas eu de réponses à nos questions"

"Nous avons senti une véritablement envie de discuter, une volonté d’écoute, mais pour l’instant, nous n’avons pas eu de réponse à nos questions", a regretté le patron de la CFDT. Avant de prévenir: "Il faut que le gouvernement nous entende, sinon cela ne se passera pas bien".

Laurent Berger n’a pas exclu la possibilité de lancer un appel à manifestation, mais pas forcément en s’alignant sur l’appel à manifester d’ores et déjà lancé pour le 31 mars par sept syndicats dont Force Ouvrière (FO) et la CGT. "Si nous n’avons pas de réponse la semaine prochaine sur les questions posées ce lundi au gouvernement, oui la CFDT se mobilisera, mais il est trop tôt pour dire à quelle date", a expliqué Laurent Berger ce lundi soir sur BFM TV.

Parmi les points sensibles pour le syndicat, le retrait du plafonnement des indemnités prud’homales. "J’ai toujours été opposé à ce plafond et favorable à un barème indicatif", a précisé le délégué général de la CFDT. Dans son projet de loi, le gouvernement prévoit pour l’instant de plafonner les indemnités à 15 mois de salaire pour 20 ans d’ancienneté.

Ne plus perdre les RTT

Au sujet du chômage des moins de 25 ans, il a souligné l’importance de permettre aux jeunes sortis du système scolaire sans qualification d’avoir accès à davantage de formations. Plusieurs organisations de jeunesse, dont l’Unef, premier syndicat étudiant, ont appelé à une journée d’action le mercredi 9 mars, pour demander le retrait de l’avant-projet de loi El Khomri. La CFDT prône par ailleurs un renforcement du dispositif de compte personnel de formation et la création d’un compte comptabilisant les heures supplémentaires accumulées afin d’éviter que les salariés ne les perdent passées un certain temps, faute de ne pas avoir pu poser suffisamment de RTT.

Laurent Berger a par ailleurs souligné combien la CFDT est en désaccord sur les critères envisagés pour justifier les licenciements économiques. "Le critère des quatre trimestres est trop faible", estime le délégué général de la CFDT.

De leur côté, la CGT et FO demandent la suppression pure et simple du texte. Les réponses précises du gouvernement aux différentes revendications sont renvoyées au 14 mars.

Adeline Raynal