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Le conseil régional d'Île-de-France impose les 35 heures à ses fonctionnaires

Les enseignants en lycée ne sont pas concernés par cette décision

Les enseignants en lycée ne sont pas concernés par cette décision - Conseil départemental des Yvelines - Wikimedia Commons - CC

Le temps de travail annuel des 1800 agents travaillant au siège de la Région va passer de 1568 à 1607 heures par an... soit, insiste l'exécutif régional, 35 heures par semaine.

Le conseil régional d'Île-de-France a adopté ce vendredi une modification du temps de travail pour ses fonctionnaires. Une décision qui a suscité des tensions entre élus de la majorité et opposition. Selon le texte adopté, les agents de la Région, qui travaillaient jusqu'à présent 1568 heures par an, vont désormais devoir en assurer 1607.

"Nos agents avaient un temps de travail de 39 heures de moins que le régime de droit commun du service public", a expliqué la vice-présidente Marie-Carole Ciuntu (LR), précisant que les agents allaient "passer de 34h14 hebdomadaires à 35 heures".

Cinq jours de congés en moins

Cette modification va se traduire par la perte de cinq jours de congés sur un total de 53 par an. Mais ce changement ne s'appliquera qu'aux quelque 1.800 agents du siège, ceux des lycées (environ 8.000) restant alignés sur les 1.568 heures annuelles, "compte tenu de la pénibilité de leur travail".

Le texte prévoit également "une baisse globale du nombre de jours et de motifs accordés pour autorisation spéciale d'absence (décès familiaux, mariage, etc.), mais élargit la notion de cercle familial", a précisé Marie-Carole Ciuntu. Selon les syndicats, cela se traduit par la "suppression de 30 jours".

Rappelant que le temps de travail actuel des agents dérogeait à une circulaire du ministère de la Fonction publique de 2017, elle a expliqué que la région avait "simplement voulu à la marge se mettre dans le droit commun de la Fonction publique". "Nous demandons aux agents du siège de prendre leur part à la diminution des frais de fonctionnement de manière très modérée", a-t-elle aussi précisé.

"Casse du service public"

À gauche, le groupe Alternative écologiste et sociale a dénoncé une "démonstration de la casse du service public" et une mesure de "régression sociale", le Front de gauche "une remise en cause de toutes clauses à l'avantage des agents".

"Qui peut dire que les agents ne font pas 35 heures?", a demandé le PS, soulignant que "tous les services sont en sous effectif, tous les gens partent, et les postes sont gelés". Les Radicaux de gauche (RCDEC) ont rappelé les inquiétudes des agents sur les suppressions de postes (50 par an) et sur le déménagement à venir du siège à Saint-Ouen et les futurs open-space. L'opposition de gauche a également déploré l'absence pendant le débat de la présidente Valérie Pécresse (LR), dénonçant "un mépris pour les agents".

Valérie Pécresse doit rencontrer une délégation syndicale vendredi en fin de journée. Près de 300 agents, de source policière, ont manifesté jeudi à proximité du siège, à l'appel de sept syndicats sur huit. Pour le Modem, il s'agissait au contraire "d'une réforme indispensable".

Le FN s'est de son côté inquiété des garanties pour les agents "en termes de durée quotidienne, d'amplitude horaire, de durée hebdomadaire, de travail de nuit ou de pause".

J.M. avec AFP