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Doux, leader européen de la volaille, au bord du dépôt de bilan

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Le groupe Doux, leader européen de la volaille, en graves difficultés financières, pourrait déposer son bilan dès ce vendredi. Sans compromis avec ses créanciers, Doux pourrait demander à être placé en redressement judiciaire.

"Deux solutions se présentent à nous : un accord avec nos partenaires ou l'annonce d'un redressement judiciaire", qui l'un comme l'autre pourraient avoir lieu vendredi, a déclaré ce jeudi 31 mai un porte-parole du groupe. Des discussions ont été engagées jeudi au ministère du Redressement productif entre le leader volailler européen et ses créanciers. La direction du groupe familial devait se réunir d'ici vendredi matin pour arrêter sa décision.

Un redressement judiciaire serait "bénéfique"

Un éventuel redressement judicIaire serait demandé "le plus rapidement possible" et serait "bénéfique à deux titres : il apporterait une bouffée d'oxygène car la dette ne serait plus exigible, et il créerait un cordon sanitaire entre la France et le Brésil", pays siège d'une filiale très déficitaire, a détaillé le porte-parole. Dans l'hypothèse d'un dépôt de bilan, "on est en train de travailler à une solution visant à protéger les fournisseurs stratégiques et les éleveurs dans le cadre d'une potentielle utilisation de cette procédure. C'est une priorité", a assuré le porte-parole.

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Des délais de paiement allant "jusqu'à 120 jours"

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a déclaré vouloir "absolument éviter que la filière volaille française (...) soit déstabilisée". Le ministre a indiqué suivre "avec une attention particulière la situation des 800 éleveurs qui sont les fournisseurs du groupe". Les producteurs de volaille ont appelé jeudi à une "nouvelle discussion" avec Doux, s'inquiétant notamment "du niveau des encours" supportés par les éleveurs. La Confédération française de l'aviculture a quant à elle dénoncé des délais de paiement allant "jusqu'à 120 jours".

Une dette globale de quelque 437 millions d'euros

Doux, qui emploie 3.400 salariés en France, a une dette globale de quelque 437 millions d'euros, selon la CGT, dont plus de 200 millions d'euros provenant de sa filiale brésilienne Frangosul.