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Emploi

Le lundi 29 février va (un petit peu) doper la compétitivité française

L'année 2016 comporte quatre jours travaillés en plus

L'année 2016 comporte quatre jours travaillés en plus - Philippe Huguen-AFP

Année bissextile oblige, 2016 compte un jour de plus travaillé mais aussi trois jours fériés qui tomberont un dimanche. Bonne affaire (relative) pour l'économie française: l'Insee chiffre le gain à 0,11 point de PIB, soit 2 milliards d'euros.

Mieux que la récente loi Macron sur la croissance? En tout cas, cette année le calendrier vient incontestablement à la rescousse de l'économie tricolore.

Les Français vont en effet travailler quatre jours de plus. D'abord, ce lundi 29 février ne sera ni férié ni chômé mais considéré comme un simple jours ouvrable au titre de l'année bissextile.

Ensuite, trois des onze jours fériés, les 1er et 8 mai ainsi que Noël tomberont un dimanche. Adieu donc à trois ponts. Au total, les Français travailleront donc 253 jours, contre 252 l'an dernier et 251 en 2014. Des efforts à priori bons pour la croissance. 

Savant calcul de l'Insee

L'Institut national de la statistique s'est naturellement penché sur le sujet. En 2014, il avait pondu une note de 8 pages pour aboutir à la conclusion suivante: ces jours travaillés supplémentaires entraîneraient un effet positif de l'ordre de 0,11 point de PIB, soit un plus plus de 2 milliards d'euros. En 2013, toujours selon l'Insee, avec un jour de plus qu'en 2014, la croissance avait été dopée de 0,06 point. 

Coïncidence, ce 0,1 point de croissance en plus cette année équivaut, comptablement du moins, au 0,1 point perdu en raison des attentats de l'hiver dernier à Paris. 

Par comparaison, la "journée de solidarité" due par les salariés au titre de l'aide à la politique de dépendance pour les personnes âgées rapporte 2,4 milliards à l'Etat en charges sociales versées par les entreprises. 

Le Medef aimerait plus d'années bissextiles

Ce 29 février travaillé va naturellement relancer la polémique très hexagonale sur l'impact de ces jours sur notre économie. En septembre 2014, dans ses propositions pour créer un million d'emplois, le Medef affirmait que supprimer deux jours fériés ferait gagner 1% de croissance et 100.000 emplois.

Mais l'organisation de Pierre Gattaz n'a jamais démontré ces chiffres. A l'inverse, de nombreux économistes estiment que la productivité n'augmente pas forcement avec quelques heures de travail supplémentaires. Même si les Français travaillent en moyenne 110 heures de moins par an que les Allemands, et 200 de moins que les Américains.

Par ailleurs, on consomme davantage de loisirs avec les ponts, du printemps en particulier. Ce qui compte finalement pour la croissance globale. 

La France dans la moyenne

Rappelons que contrairement à une idée reçue, les Français ne sont pas les champions des jours fériés. Ils en ont 11 contre 9 en Irlande ou en Suisse mais 13 au Portugal, 14 en Espagne, 15 en Finlande. En Allemagne, les 9 jours fériés sont augmentés de 1 à 3 selon les Lander. 

PC