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Le matelassier Adova va supprimer 191 postes en France

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Le fabricant des matelas Simmons, Dunlopillo et Treca s'apprête à supprimer 191 postes en France soit plus de 10% de ses effectifs.

Adova, le fabricant français des matelas de marques Simmons, Dunlopillo et Treca (anciennement groupe Cauval), prévoit de supprimer 191 postes, soit près de 14% du total de ses effectifs, selon une source proche du dossier.

Ce projet entraînerait potentiellement jusqu'à 155 départs contraints, une partie des suppressions de postes devant faire l'objet de départs volontaires et de reclassements internes, selon cette source.

Le plan était présenté vendredi aux représentants du personnel sur les sites concernés. Des négociations devraient s'ouvrir prochainement, notamment sur le calendrier de ce plan de sauvegarde de l'emploi.

Un chiffre d'affaires en hausse de 10%

La restructuration, qui va concerner des activités de la production et du service commercial, constitue une "étape nécessaire" pour assurer "la relance et la pérennité du groupe", a justifié le président d'Adova, Jacques Schaffnit, dans une lettre interne aux salariés.

Fin 2017, Adova avait dévoilé des objectifs de moyen terme prévoyant de renouer avec les bénéfices à partir de 2019 et d'augmenter son chiffre d'affaires de 50% d'ici 5 ans. Le groupe avait déjà prévenu à ce moment là que ces objectifs pourraient s'accompagner d'un "réajustement" des effectifs.

Né des cendres du matelassier Cauval, repris au printemps 2016 par le fonds d'investissement Perceva, Adova a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de quelque 200 millions d'euros, soit une hausse d'environ 10% sur un an. Perceva avait repris plus de 1.400 salariés sur les quelque 1.660 que comptait Cauval en France au moment de son rachat.

Les suppressions de postes devraient être réparties sur cinq des sept usines que compte le groupe en France: Mantes-la-Jolie/Limay (Yvelines), Bar-sur-Aube (Aube), Mer (Loir-et-Cher), Le Coteau (Loire) et Saint-Amand-les-Eaux (Nord). Aucune fermeture n'est cependant prévue.

20 millions d'investissements

"Les gens sont déçus, très en colère", a déclaré Mohammed El Rhazy, délégué syndical SUD au site de Limay. "On pouvait prévoir des ajustements, mais pas forcément des départs contraints, qui changent la donne", a-t-il ajouté, regrettant que d'autres leviers n'aient pas été privilégiés par la direction pour redresser les comptes.

"On aurait d'abord pu mettre l'accent sur l'amélioration de la performance industrielle, plutôt que de commencer par compresser les effectifs", a-t-il ainsi estimé. Le groupe a toutefois aussi prévu de moderniser son outil industriel, notamment pour accélérer ses délais de livraison.

Il a ainsi annoncé fin mai un projet d'investissement de 20 millions d'euros pour construire une nouvelle usine à Bar-sur-Aube, qui remplacera le site actuel. Cependant la mise en route de la nouvelle unité n'est pas prévue avant fin 2019.

N.G. avec AFP