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Le Medef n'adoucira pas ses propositions pour l'emploi

L'organisation des patrons, accusée de surenchère, ne compte pas changer de ligne de conduite.

L'organisation des patrons, accusée de surenchère, ne compte pas changer de ligne de conduite. - Charles Platiau - Reuters

Devant le tollé provoqué par les premières mesures de son plan "1 million d'emploi", le Medef avait reporté d'une semaine sa présentation officielle. Le plan doit être dévoilé ce mercredi. Ceux qui croyaient que le patronat allait arrondir les angles vont être déçus.

Le Medef présente officiellement ce mercredi 24 septembre son plan pour créer 1 million d'emplois. Un vaste programme dont quelques propositions sur le Smic et les jours fériés ont déjà provoqué une levée de boucliers. L'organisation des patrons est accusée de surenchère. Mais elle ne compte pas changer de ligne. Notamment parce qu'à ses yeux, ce qui a filtré de leurs propositions n'est qu'une toute petite partie de ce qu'ils proposent.

"Tant pis si ça ne plaît pas"

"On perd trop de temps, il s'agit de mettre tous les sujets sur la table, et tant pis si ça ne plaît pas!", martèle-t-on au Medef "Pas question de bouger, on va mettre les pieds dans tous les plats". Il faut parler de tous les sujets qui fâchent et peu importe finalement que cela en braque certains, le gouvernement, les syndicats ou l'opinion publique.

En interne, il y a toutefois eu du débat. Depuis neuf mois, les experts de l'organisation travaillent sur ce document d'une centaine de pages. Finalement, c'est la ligne la plus combative qui a gagné, parce que le Medef est tenu par sa base, les patrons sur le terrain. Or pour eux, le Pacte et ses baisses de charges restent très virtuels. En revanche, disposer de plus de souplesse pour aménager le temps de travail, ou pour les embauches, c'est du concret.

Une légère modification sur les jours fériés?

Le Medef ne veut pas pour autant que son projet "1 million d'emplois" soit résumé à une collection de mesures sociales provocatrices. Par exemple pour le Smic, l'idée n'est pas vraiment de le supprimer mais de l'adapter pour ceux qui sont le plus éloignés de l'emploi (les jeunes, les chômeurs de longue durée...) avec un Smic de type intermédiaire.

Sur les jours fériés en revanche, ils pourraient modifier quelque peu leur proposition. Il ne s'agirait pas forcément d'avoir moins de jours fériés. Mais, comme en Grande-Bretagne, d'en décaler certains, et de les accoler aux week-ends, pour éviter les fameux grands ponts du mois de mai.

Les défenseurs de ces mesures accusent leurs détracteurs de ne pas vouloir toucher aux dogmes. Ils estiment qu'on les caricature et qu'on se focalise sur 2-3 mesures. Au-delà de toutes ces petites mesures et verrous qu'ils veulent faire sauter, ils appellent en fait à une refonte du modèle social français hérité de l'après-guerre. Ils veulent de la flexibilité au sens large.

Le problème, c'est qu'en jouant la carte de la provocation, avec des sujets comme le Smic ou les jours fériés, le reste du discours risque d'être inaudible. "On sait que cela va faire hurler, on sait que cela va faire du bruit, mais on assume, on n'a plus de temps à perdre", expliquait un responsable du Medef il y a quelques jours. De quoi rappeler "la posture de combat" qui a fait le succès de la campagne de Pierre Gattaz.

Isabelle Gollentz avec BFMBusiness.com