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Le raisonnement de Manuel Valls est binaire et simplet

Le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a estimé sur BFM TV que le raisonnement de Manuel Valls était "binaire et un peu simplet".

Le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a estimé sur BFM TV que le raisonnement de Manuel Valls était "binaire et un peu simplet". - BFMTV

Le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a réagi vivement sur BFM TV aux propos de Manuel Valls qui mettait en garde les syndicats contre "l'immobilisme" à l'occasion de la conférence sociale.

"L'immobilisme condamnerait à terme notre modèle social". Voici les mots prononcés par le Premier ministre Manuel Valls lundi, pour clôturer les travaux de la quatrième conférence sociale. "Soyons conscients que l'immobilisme ne fait que nous affaiblir collectivement", a-t-il lancé en répliquant, sans le nommer, à Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force Ouvrière.

"Confondre mouvement et autoritarisme, c'est ne plus laisser qu'une option : le conservatisme". "C'est donc avec vous, qui faites le choix du mouvement, du dialogue, du progrès, que mon gouvernement continuera d'avancer et d'assumer toutes ses responsabilités", a dit Manuel Valls.

Des propos auxquels Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, a répondu un peu plus tard sur BFM TV. Il a rappelé que "les relations sociales en France sont basées sur certains principes, notamment républicains, par exemple le principe d'égalité de droit. (…) Ce qui veut dire qu'il faut qu'il y ait un maximum de salariés dans le privé couverts par des conventions collectives, ce qui suppose des conventions collectives nationales et pas uniquement négociés dans l'entreprise".

"Le code des impôts et celui du commerce aussi, sont illisibles"

Il a par ailleurs estimé légers les arguments du chef du gouvernement pour réformer le code du travail. Manuel Valls a en effet jugé que la législation sur le travail était devenue "illisible" et a annoncé que des "orientations" seraient annoncées par le gouvernement le 28 octobre. "Une seconde phase de concertation s'engagera à partir de là sur le projet de loi lui-même jusqu'à la fin de l'année". Le projet de loi en lui-même sera présenté début 2016.

"On nous dit du code du Travail qu'il est illisible comme si c'était son seul problème", s'est indigné Jean-Claude Mailly. "Le code des impôts est illisible aussi, tout comme celui du commerce", a-t-il ajouté. "Le Premier ministre a tendance à considérer que si l'on n'est pas d'accord avec lui, on fait de l'immobilisme. Des réformes, nous aussi en en veut, mais ça dépend du contenu des réformes".

Quant au "conservatisme" évoqué par Manuel Valls, "moi je considère que c'est lui le conservateur. C'est un libéral Manuel Valls. Il répond de manière autoritaire. Il confirme bien que sur le plan social, quand on fait du libéralisme social, on fait de l'autoritarisme. Ou vous êtes avec moi, ou vous êtes dans l'immobilisme. C'est un peu binaire et un peu simplet comme raisonnement".

Sur les annonces du gouvernement, le secrétaire général de FO s'est montré dubitatif. "Les 150.000 formations supplémentaires, c'est très bien, mais qui va les financer?". Et pas davantage convaincu par le bilan de l'action du gouvernement: "sur le pacte de responsabilité, annoncé fin 2013, quand vous entendez le chef du gouvernement, demander deux ans après au patronat de respecter ses engagements, c'est bien que cela n'a pas marché!".

N.G.