Le recrutement des cadres patine
En matière d'embauche des cadres, le mot d'ordre est toujours la prudence au sein des entreprises. 51% d'entre elles envisagent au moins un recrutement au cours des trois derniers mois de l'année, selon le baromètre trimestriel de l'Apec (1) publié ce 22 octobre. Une proportion identique à celle de l'année dernière.
"Il y a aussi 7 entreprises sur 10 qui déclarent être certaines de recruter", précise Pierre Lamblin, directeur des études de l'Apec, à BFM Business. C'est un point de plus que les prévisions exprimées un an auparavant.
Problème: ces recrutements sont motivés par la nécessité de remplacer un départ dans 49% des cas. Dans les secteurs de la banque assurance et du médico-social, la part grimpe à 6 cas sur 10. En revanche, les embauches liées à des créations de postes pour développement de l'activité concernent seulement 28% des cas. Petit motif de satisfaction: c'est 3 points de plus qu'en 2014. Le secteur de l'informatique affiche un dynamisme plus marqué puisque les créations de postes sont la raison invoquée dans 69% des recrutements prévus.
Les jeunes font les frais de la morosité ambiante
Mais pourquoi les recrutements de cadres continuent de stagner ? Deux facteurs sont en jeu: la croissance atone et l'investissement en berne. "Tant que l'investissement n'est pas reparti à la hausse de manière très favorable, cela ne suffira pas pour générer des recrutements, notamment pour créer de nouvelles activités et générer de nouveaux postes et non pas uniquement remplacer les seuls départs", analyse Pierre Lamblin.
Le directeur des études de l'Apec regrette que les jeunes fassent les frais de cette morosité économique. "Il nous manque toujours sur le marché aujourd'hui 10.000 à 15.000 recrutements de jeunes diplômés sur des postes cadres par rapport à la situation d'avant-crise", poursuit-il. Seulement 35% des entreprises envisagent de recruter des jeunes diplômés au quatrième trimestre 2015, soit une baisse de 5 points en un an. Les cadres ayant de 1 à 10 ans d'expérience sont les plus prisés: ils ont les faveurs de 8 entreprises sur 10 dans leurs perspectives d'embauche d'ici la fin de l'année.
(1) Le baromètre trimestriel a été établi en interrogeant un panel de 750 entreprises du secteur privé ayant plus de 100 salariés.