Le salaire des cadres repartà la hausse
C'est la première hausse notable depuis 2011 ! L'an dernier, le salaire annuel médian des cadres a atteint 49 000 euros brut, en hausse de 2% par rapport à 2016. C'est la première fois depuis 5 ans qu'on n'est pas seulement sur une quasi stagnation. "L'amélioration de la conjoncture économique est le principal facteur de cette belle dynamique", explique Pierre Lamblin, directeur du département Etudes et Recherche de l'Apec.
Les entreprises veulent fidéliser leurs cadres
Dans un marché de plus en plus concurrentiel, les entreprises n'hésitent plus en effet à jouer sur le bulletin de paie pour attirer les talents. En 2017, les cadres les mieux lotis sont ceux qui ont changé de société. Les deux tiers d'entre eux ont en effet vu leur salaire augmenter d'une entreprise à l'autre. Mais les entreprises mettent aussi la main à la poche pour garder leurs meilleurs éléments. Parmi les cadres qui sont restés dans leur entreprise, sans évoluer de poste, un sur deux a quand même obtenu une augmentation. Depuis six ans, ce taux n'avait jamais été aussi élevé. " Les entreprises préfèrent aujourd'hui les augmentations individuelles. Elles valorisent les compétences de leurs salariés et aident à les fidéliser", détaille Pierre Lamblin.
Les cadres en position de force
Autre indicateur marquant, à l'embauche cette fois-ci, un cadre sur quatre a réussi à négocier un salaire supérieur à celui proposé à l'origine. Les cadres sont en position de force et ils en ont pleinement conscience. Près de 50% d'entre eux envisagent ainsi de demander une augmentation en 2018 et 38% d'entre eux pensent avoir de bonnes chances de l'obtenir. Cette belle dynamique du salaire des cadres devrait donc se poursuivre dans les prochaines années selon l'Apec.
Des hausses de salaires qui pèsent sur la compétitivité
Problème : les PME ont dû mal à suivre. Et c'est sans doute une explication des difficultés de recrutement qu'elles rencontrent. En 2017, 51% des cadres des entreprises de plus de 1000 salariés ont obtenu une augmentation, contre 32% seulement des cadres des entreprises de moins de 20 personnes. Certaines PME ne peuvent clairement pas rivaliser. Quant à celles qui y parviennent ? "Les grands groupes donnent le la et les petites entreprises essaient de suivre pour ne pas se faire ravir tous leurs talents", explique l'économiste Christian Saint-Etienne, qui poursuit : "Résultat : on a des coûts salariaux qui augmentent en France plus qu'ailleurs et qui pèsent sur la compétitivité des entreprises". En tout cas, sur celle des PME. Car si pour les grands groupes, ces augmentations de salaires sont quasi indolores, ces hausses sont un frein à la productivité des plus petites entreprises. Et donc un frein à leur développement.