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Le sort des abattoirs AIM examiné par la justice

La demande de redressement judiciaire des abattoirs AIM est examinée par le tribunal de commerce.

La demande de redressement judiciaire des abattoirs AIM est examinée par le tribunal de commerce. - Loic Venance - AFP

Le tribunal de commerce de Coutances (Manche) va étudier mardi la demande de redressement judiciaire des abattoirs normands, qui emploient 600 personnes.

En grandes difficultés financières, les abattoirs normands AIM vont passer une nouvelle étape dans le processus destiné à sauver l’entreprise. Ce mardi 6 janvier, la justice doit en effet examiner à Coutances (Manche) le sort de la société qui emploie 600 personnes en France et dont les syndicats redoutent à moyen terme un scénario similaire à celui de leur concurrent breton GAD SAS.

"On n'en est pas du tout au stade de savoir s'il va y avoir une restructuration industrielle. Il s'agit de demander un redressement judiciaire, pour trouver un ou plusieurs investisseurs sur lesquels s'adosser", a assuré pour la direction une chargée de communication d'AIM (Abattoirs industriels de la Manche). "Il y a des discussions approfondies en cours" avec des industriels, a-t-elle ajouté sans pouvoir en dire plus à ce stade. La direction espère boucler son tour de table dans les "premiers mois" de 2015.

La crainte d'un "nouveau GAD"

AIM emploie 591 personnes, selon la direction, 616 selon la CFDT, principalement à Sainte-Cécile (Manche), le siège, et à Antrain (179 salariés) en Ille-et-Vilaine.

"Un repreneur oui, mais à quelles conditions ? Nous ce qu'on ne veut pas, c'est un petit Gad", a résumé lundi Johnny Poisnel, délégué CFDT d'AIM à la sortie d'un comité central d'entreprise (CCE). En Bretagne, GAD SAS est en effet passé de 1.700 salariés mi-2013 à la promesse en octobre 2014 d'en maintenir 530 sur 755 dans le seul abattoir restant du groupe, à Josselin (Morbihan) racheté par la SVA Jean Rozé, filiale d'Intermarché.

La direction d'AIM explique qu'elle fait face à "une impasse de trésorerie" et met en avant l'embargo russe sur le porc européen, mais aussi "la concurrence de l'Allemagne et de l'Espagne sur l'espèce porcine avec l'utilisation du dumping social", ou "la guerre des prix de la grande distribution". La société est détenue à 64% par la coopérative Cap 50, son principal fournisseur, et à 34% par le groupe d'aliments pour bétail JDIS.

Y.D. avec AFP