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Emploi

Les cadres ne connaissent pas les 35 heures

En moyenne, un cadre travaille 20% de plus que la durée réglementaire de travail, soit 42,5 heures par semaine, selon un baromètre réalisé par l'Ifop pour Cadremploi. 20% des cadres dépassent même les 50 heures hebdomadaires.

Faut-il remettre en cause les 35 heures? Si le débat agite la classe politique, sur le terrain, les cadres ne se posent pas la question. Ils effectuent en moyenne 42,5 heures de travail par semaine, soit 20% de plus que la durée légale, selon le baromètre de Cadremploi réalisé par l'Ifop (1). Ce sont les 35% de cadres soumis au forfait jour, avec des jours de RTT, qui se donnent le plus: cette catégorie de salariés passe 44,2 heures par semaine au travail.

Les accros au boulot ne sont pas rares: 13% des cadres interrogés déclarent travailler de 50 à 54 heures, et 7% disent dépasser les 55 heures par semaine. 

Ce sont les 35-45 ans qui consacrent le plus de temps à leur travail, sans doute motivés par la volonté de voir avancer leur carrière. Ceux qui sont employés dans une grande entreprise font aussi plus d'heures supplémentaires que ceux travaillant dans des PME. 

Pour se remettre de leurs horaires à rallonge, 85% des cadres bénéficient de RTT. Mais les accords d'entreprises ne sont pas tous aussi généreux: 36% des cadres ayant participé à l'étude déclarent bénéficier de 11 à 15 jours, 13% de 16 à 20 jours. Les plus nantis, ceux qui ont plus de 20 jours, ne sont que 8%. 

Une vie privée parfois mise sur la touche

Les heures passées au boulot ont des conséquences sur l'équilibre vie privée/vie professionnelle: 36% estiment que leur volume horaire et leurs fréquents déplacements ont des conséquences négatives sur leur vie de couple, 51% reconnaissent que cela empiète sur le temps qu'ils ont à consacrer à leurs enfants.

Mais malgré tout, ces cadres restent attachés à leur activité professionnelle, et ils sont prêts à donner davantage encore à leur entreprise... s'il y a des contreparties. 40% sont disposés à travailler plus si c'est assorti d'une hausse de salaire et 23% si on leur donne davantage de RTT. 38% sont aussi disposés à rogner sur leur vie personnelle si les heures supplémentaires sont payées (ou récupérées).

Mais c'est surtout la perspective d'une évolution de carrière qui les pousserait à redoubler leurs efforts: 48% sont prêts à donner la priorité à leur vie professionnelle dans la perspective d'une promotion à l'échelon hiérarchique supérieur et 49% si cela leur permet d'obtenir des responsabilités supplémentaires assorties d'une augmentation de salaire.

(1) Enquête menée auprès d'un échantillon de 1.003 personnes représentatif de la population cadre, et par le biais d'interviews en ligne menées du 11 au 20 janvier. 

Coralie Cathelinais