BFM Business
Emploi

Les cadres ont du mal à concrétiser leurs rêves de mobilité

En 2014, moins de 7% des cadres ont changé d'entreprise et 10% ont changé de poste en faisant jouer la mobilité interne.

En 2014, moins de 7% des cadres ont changé d'entreprise et 10% ont changé de poste en faisant jouer la mobilité interne. - Joel Saget - AFP

70% des cadres estiment que la durée idéale pour rester au même poste se situe entre 3 et 5 ans, selon une étude du cabinet Robert Walters. Et le salaire n'est pas ce qui les pousserait en priorité à partir.

L'écart entre rêve et réalité est saisissant. Le cabinet de recrutement Robert Walters a posé la question suivante à 2.500 cadres: quelle est la durée idéale pour rester dans un même emploi ? A 70% ils répondent 3 à 5 ans. Les 30% restants se partageant à égalité entre 1 à 3 ans et 5 à 10 ans. Au vu de ces réponses, on pourrait donc croire que les cadres français sont mobiles… Mais la réalité est tout autre. Selon l'APEC, un cadre change d'entreprise tous les 15 ans en moyenne. En 2014, moins de 7% des cadres ont changé d'entreprise et 10% ont changé de poste en faisant jouer la mobilité interne. Des chiffres microscopiques. D'autant plus qu'il y a dans ces chiffres des zappeurs qui changent tous les ans de postes, même si c'est mal vu par les managers et que cela pourrait finir par nuire à leur carrière.

Quelles sont les raisons de cette immobilité ? Le contexte économique est bien sûr en cause. Mais le taux de chômage des cadres est inférieur à 5%. L'offre est donc présente pour cette catégorie socio-professionnelle. "On observe un vrai gap entre les besoins et les envies qui ne se rencontrent pas", explique Antoine Morgaut, le CEO de Robert Walters, à BFM Business.

-
- © Robert Walters

La rémunération n'est pas le problème principal, mais seulement la quatrième raison qui pousse les salariés à bouger, loin derrière l'absence de perspectives d'évolution dans l'entreprise (43%), suivie de l'incompatibilité avec la culture de l'entreprise et les difficultés avec le manager.

Les cadres sont-ils attirés par une expérience à l'international ? Oui, à une très forte majorité puisque seulement 17% d'entre eux n'ont aucune envie de s'expatrier. Là encore, ce n'est pas l'attrait pécunier qui prime, puisque seulement 11% des personnes interrogées quitteraient la France pour un meilleur salaire. C'est d'abord la perspective d'une ouverture à l'international (36%) qui est évoquée, suivie par une plus grande richesse de missions (23%). Une proportion moindre que chez nos voisins Européens, pour qui la pus grande motivation pour partir à l'étranger est d'accéder à des tâches plus enrichissantes.

Laure Closier édité par C.C.