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Emploi

Les difficultés de l'industrie auto et des entreprises exportatrices ont plombé l'intérim en 2019

Les métiers des services à la personne sont très recherchés dans au moins 3 régions.

Les métiers des services à la personne sont très recherchés dans au moins 3 régions. - Philippe Huguen- AFP

Les effectifs ont reculé de 4,4%, soit 33.000 emplois de moins, essentiellement dans l'industrie, révèle le baromètre de la fédération du secteur Prism'emploi.

Le travail intérimaire a souffert en 2019 victime notamment des difficultés du secteur automobile et de la guerre commerciale sino-américaine. En 2019, les effectifs de l'intérim ont ainsi baissé de 4,4% après quatre années de forte hausse, révèle la dernière édition du baromètre de la fédération du secteur Prism'emploi publié mercredi.

Cela représente 33.000 emplois (équivalents temps plein) en moins, selon la fédération, qui appelle "à nuancer" ce chiffre car 22.000 "CDI intérimaires" (un CDI qui permet d'être payé en l'absence de mission) ont été signés, ce qui limite les effets de la baisse des contrats à 11.000.

Pour autant, les recrutements se sont maintenus à la hausse avec 110.000 contrats signés en 2019 contre 104.600 un an plus tôt et 90.400 en 2017.

Si l'intérim est souvent présenté comme un indicateur avancé de l'emploi, cette baisse "intervient après quatre années consécutives de développement au cours desquelles 280.000 emplois intérimaires ont été créés", relativise Prism'emploi.

C'est dans l'industrie que la dégradation des effectifs est la plus accentuée, à -8,1%, en raison de "plusieurs vents contraires: durcissement de la conjoncture internationale, difficultés spécifiques au marché allemand et profonde mutation de la construction automobile".

Fort recul dans le secteur des transports

"Dans ce contexte, l'intérim qui joue souvent le rôle de variable d'ajustement à la hausse comme à la baisse, a été durement impacté", souligne Prism'emploi.

Lui aussi exposé en commerce extérieur, le secteur transports et logistique a reculé de 6,1% en 2019, mais il avait progressé de 45% depuis 2015.

Le BTP a progressé de 2,9% avec des tendances mensuelles comprises entre -3,8% et +12,9% en raison "des fluctuations d'activité, très marquées dans ce secteur, tant pour des raisons climatiques que conjoncturelles".

Le secteur du commerce a visiblement souffert des grèves, avec une baisse de 5,5% en décembre et de 2,2% sur l'année.

Les services ont progressé de 1,6% "sous le double effet d'un développement de l'emploi dans ces secteurs et d'une progression du recours à l'intérim".

Des effectifs en baisse dans toutes les régions sauf une

Même si l'intérim concerne en majorité des emplois ouvriers, les "cols blancs" (employés, cadres et professions intermédiaires) comptent désormais pour 26% des effectifs. Les cadres et professions intermédiaires s’accroissent de +2,5%, dans le même temps les employés reculent de -4,5%, les ouvriers non-qualifiés de -5% et les ouvriers qualifiés de -6,4%.

Géographiquement, l’emploi intérimaire diminue dans l’ensemble des régions, à l’exception de la Bretagne (+1,0%). Le repli le plus important s'observe en Centre-Val-de-Loire (-8,6%). Le plus faible se trouve en Ile-de-France (-1,7%).

L'intérim représente une part relativement stable de l'emploi salarié en France, entre 2,9% et 3,6% depuis 2000.

Olivier Chicheportiche avec AFP