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Emploi

Les patrons américains recrutent des diplômés issus des cités

General Electric, Coca-Cola, JP Morgan, au total ce sont une vingtaine de groupes américains implantés en France qui ont rejoint le programme "Jobs for all". Le but: faciliter l'insertion des jeunes issus des quartiers les moins favorisés.

Un quart des 18-25 ans sont sans emploi en France. Mais dans les quartiers défavorisés, le taux peut grimper à 40%, voire 50%. Des entreprises américaines ont décidé de s'attaquer à ce phénomène. Le Département d’État américain, en partenariat avec le cabinet Mozaïk RH et la fondation JP Morgan Chase, vient de débloquer une enveloppe de 250.000 euros pour financer le programme "Jobs For All".

Il s'agit d'intégrer 500 jeunes diplômés, soit en stage soit en alternance, issus de quartiers défavorisés, dans les équipes des 24 groupes qui ont décidé de jouer le jeu. Parmi eux, on trouve des entreprises américaines implantées en France comme General Electric, Coca-Cola ou encore American Express, mais aussi quelques français tels qu'Axa ou encore LVMH. 

Des jeunes prêts à s'investir

"Notre marque s'adresse à toutes les couches de la population, c'est important pour nous de garder ce contact avec les consommateurs et de refléter quelque part dans notre organisation l'image de la société", explique Imad Benmoussa, Directeur Général de Coca-Cola France, qui va intégrer dans ses effectifs une dizaine de ces jeunes.

Pour Kiril Courboin, responsable de JP Morgan France et Benelux, les entreprises ont tout à gagner à recruter ces jeunes diplômés car ils font preuve d'un fort investissement. "Ils ont une énergie extrêmement positive, ils sont extrêmement enthousiastes, ils en veulent, ils sont prêt à bosser comme des fous. C'est ça qui crée de la valeur pour nous", explique-t-il.

Les entreprises américaines moins frileuses

Le cabinet Mozaïk RH est chargé de recruter les profils qui participeront au programme. Cette agence de recrutement fonctionne sous forme associative. Said Hammouche, le fondateur du Cabinet Mozaik, estime que les entreprises américaines sont beaucoup moins frileuses dans le choix des candidats. "Elles sont pragmatiques, elles sont beaucoup plus en connivence avec ce sujet-là. Il y a encore trop d'entreprises en France qui sont dans le déni, ou dans l'interrogation sur ses sujets-là" explique Said Hammouche.

Pour faire connaître ces opportunités, le cabinet va mobiliser les associations, les clubs sportifs mais encore les missions locales installées en banlieue. Le programme va procéder par étapes, en recrutant d'abord 200 jeunes, les 300 restants dans les mois à venir. Si le succès est au rendez-vous, les recrutements pourraient être multipliés par 10.

Alexandra Paget avec C.C.