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Loi Travail: la manifestation parisienne de jeudi interdite

Évoquant des raisons de sécurité, la préfecture de police de Paris a indiqué qu'elle interdisait aux syndicats opposés au projet de loi de manifester dans la capitale jeudi 23 juin.

La décision était très attendue, et ne manquera pas de faire réagir au sein de la classe politique et syndicale. La préfecture de police de Paris a en effet indiqué qu'elle interdisait la manifestation voulue par l'intersyndicale à Paris jeudi, contre la loi Travail. 

"La préfecture de police a fait connaître ses réserves quant à la tenue de cette manifestation au regard des fortes sollicitations pesant sur les forces de l’ordre depuis plusieurs mois, des dispositifs de sécurisation renforcée liés à la tenue de l’Euro et de la prégnance de la menace terroriste", rappellent les autorités dans un communiqué.

"Le Ministre de l’Intérieur a proposé aux organisateurs, par courrier du 20 juin 2016, une solution (...) consistant en la tenue d’un rassemblement statique sur une grande place parisienne", poursuit le texte. "Mais les discussions engagées avec les organisateurs n'ont (...) pas conduit à l'émergence d'un
accord sur cette proposition de conciliation, les représentants des syndicats refusant catégoriquement la tenue d'un rassemblement statique et formulant ensuite des propositions alternatives".

L'arrêté d'interdiction doit être pris dans la journée de mercredi, précise la préfecture.

"Décision irresponsable", "Faute historique"

Les premières réactions ne se sont pas faites attendre. Sur BFMTV, Éric Coquerel (PG) a fait part de son indignation. "On pensait que Valls et Cazeneuve reprendraient raison. C’est une décision irresponsable", a-t-il affirmé. "Nous les appelons à revenir à la raison. Je serai demain dans la rue si les syndicats appellent à manifester", a-t-il également assuré.

"Je craignais cette décision", a pour sa part réagi Christian Paul, l'un des chefs de file des "frondeurs" PS, évoquant une "faute historique". "Je connais les contraintes du maintien de l’ordre dans Paris mais la liberté de manifester est fondamentale. C’est un pas qu’il ne fallait pas franchir", a indiqué le député. 

FO et la CGT demandent à être reçus par Cazeneuve

Sans surprise, les syndicats contestataires ont également manifesté leur désapprobation. Reçus au ministère de l'Intérieur à leur demande, Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly n'ont toutefois pas fait fléchir Bernard Cazeneuve. 

Une conférence de presse se tiendra également à 12h30 au siège de la CGT. 

La CFDT, qui de son côté n'appelait pas à manifester, a également "condamné" l'interdiction prononcée par la préfecture, défendant "le doit à manifester.

Pour rappel, sept syndicats, réunis autour de la CGT et de Force ouvrière souhaitaient à l'origine organiser une manifestation entre les places de la Bastille et de la Nation. 

Y.D. avec AFP