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Loi Travail: Laurent Berger inflexible sur le barème aux prud'hommes

Laurent Berger va manifester son désaccord avec Manuel Valls

Laurent Berger va manifester son désaccord avec Manuel Valls - Éric Piermont - AFP

Le leader de la CFDT a réaffirmé ce lundi qu'il demandait le retrait pur et simple du barème plafonnant les indemnités prud'homales pour licenciement abusif.

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a prévenu lundi que son syndicat "ne lâcherait pas" sur sa demande de retrait du barème des indemnités prud'homales prévu dans le projet de loi El Khomri, à quelques heures d'une rencontre à Matignon avec Manuel Valls.

"Il faut enlever ce plafonnement, il faut enlever la barémisation (...) Je ne lâcherai pas là-dessus", a-t-il dit sur Europe 1, en rappelant que faute d'être entendue, la CFDT se mobiliserait contre le texte.

"On est en face de salariés qui ont subi un préjudice, il est normal que ce préjudice soit réparé", a fait valoir le numéro un de la CFDT. Il a plaidé pour "un barème indicatif qui ne soit pas contraignant".

Désaccord avec le gouvernement

Dimanche, Manuel Valls s'est dit prêt à des adaptations sur le barème des indemnités prud'homales pour licenciement abusif mais sans en remettre en cause le principe.

"Dans ce cas, il y a aura désaccord de la CFDT", a prévenu Laurent Berger. Le texte de la ministre du Travail Myriam El Khomri prévoit que les dommages et intérêts ne dépassent pas 15 mois de salaire, selon l'ancienneté, alors que la pratique est un mois de salaire par année d'ancienneté. Alors que son syndicat est présenté comme l'interlocuteur privilégié du gouvernement, Laurent Berger a mis en garde contre "l'instrumentalisation".

"La CFDT ne se laissera instrumentaliser par personne, ni par le gouvernement, ni par la majorité, ni par le patronat qui essaie d'imposer sa doxa libérale ni par les autres organisations syndicales qui se réfugient dans les postures".

"La CFDT a une boussole, la situation des salariés", a-t-il dit. Manuel Valls va tenter cette semaine de convaincre les partenaires sociaux et les socialistes qu'il a entendu leurs "inquiétudes", avant la première contestation dans la rue mercredi. Le projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres le 24 mars, le temps de "retravailler" les points les plus polémiques.

J.M. avec AFP