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Loi Travail: le patronat contre-attaque

Le Medef, dirigé par Pierre Gattaz, fait front commun avec les autres organisations patronales.

Le Medef, dirigé par Pierre Gattaz, fait front commun avec les autres organisations patronales. - Fadel Senna - AFP

"Dans un communiqué commun, les diverses organisations patronales appellent le gouvernement à modifier son projet de réforme du droit du travail, et font valoir à leur tour leurs revendications."

Le recul du gouvernement sur le projet de loi El Khomri a provoqué, outre les moqueries de l’opposition, une certaine exaspération du côté du patronat. À tel point que - chose rare - les différentes organisations représentant les chefs d’entreprise ont décidé de faire front commun.

Dans un document que BFM Business s’est procuré, ces derniers réclament en effet la réintégration de certaines dispositions, notamment au sujet des indemnités prud'homales. Signé, entre autres, par l’Association française des entreprises privées (Afep), la CGPME, la FNSEA (agriculteurs) ou encore le Medef, ce communiqué adressé au gouvernement liste ainsi les revendications de "ceux qui font la croissance et l’emploi".

"Aujourd’hui, nous le disons clairement: le projet de Loi El Khomri n’est pas acceptable en l’état et doit absolument être enrichi lors du débat parlementaire", assurent les auteurs du texte. Avant d’embrayer sur le délicat sujet des indemnités prud'homales. "Les chefs d'entreprises redoutent les effets potentiellement dévastateurs d'une condamnation prud'homale perçue comme totalement aléatoire", écrivent-ils. "Cela constitue un frein à l'emploi et explique, pour partie, le fait que l'essentiel des embauches se fassent en CDD". Et de réclamer que le plafonnement des indemnités, qui a disparu de la nouvelle mouture du projet de loi El Khomri, y soit réintégré.

"Lever les incertitudes qui pèsent sur les entreprises"

Les dirigeants demandent aussi que les référendums aient un "rôle central" au sein des entreprises, notamment dans les TPE et les PME. Le tout afin, selon eux, de favoriser le dialogue social.

Ils réclament également un assouplissement des règles concernant le temps de travail: "Il faut donner à l'entreprise la faculté d'adapter temporairement ses effectifs en fonction de l’évolution de son carnet de commandes, sans la contraindre à licencier", est-il ainsi écrit.

En outre, le patronat demande au gouvernement de "lever les incertitudes qui pèsent sur les entreprises", exprimant ses doutes sur l’efficacité du Compte personnel d’activité, et menant une nouvelle offensive contre le compte pénibilité.

Les dirigeants en profitent enfin pour protester vivement contre l’idée d’une surtaxation des CDD, une "fausse bonne idée" qui amènerait une "nouvelle perte de compétitivité".

Y.D.