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Loi Travail: Cazeneuve considère qu'un défilé jeudi n'est pas "envisageable"

La préfecture de police demande aux syndicats d'organiser "un rassemblement statique" plutôt qu'un défilé jeudi prochain, ce que les organisations refusent de faire. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve affirme

Que va-t-il se passer ce jeudi? Les organisations ont lancé, il y a plusieurs jours, un appel à manifester les 23 et 28 juin. Et la demande a été déposée auprès de la préfecture. "La demande officielle a été faite jeudi soir de la part des sept organisations syndicales qui composent l'intersyndicale régionale", a indiqué à l'AFP Pascal Joly, secrétaire général de l'Urif-CGT.

"Nous avons pris la précaution de faire un parcours court permettant d'assurer la plus grande sécurité possible", a-t-il ajouté. En effet, ce nouveau mouvement aura lieu entre Bastille et Nation à partir de 14h. "Nous aurons notre service d'ordre habituel. Nous allons essayer de réaliser les meilleures conditions de sécurité pour la manifestation", a affirmé le responsable cégétiste. 

Un "rassemblement statitique" demandé par la préfecture

Ce qui n'a pas convaincu la préfecture de police qui demande aux syndicats d'organiser un "rassemblement statique en lieu et place de l'itinéraire déclaré". "Les organisateurs viennent d'en être avisés", a-t-elle indiqué à l'AFP. 

Une demande qui est restée lettre morte auprès des organisations syndicales. "Nous venons de faire savoir à la préfecture que nous maintenons notre demande de manifestation entre Bastille et Nation", a ainsi déclaré Pascal Joly, secrétaire général de la CGT Ile-de-France.

"Nous ne voyons pas aujourd'hui pourquoi nous ne pourrions pas manifester, si les forces de l'ordre voulaient empêcher les casseurs d'arriver, ils pourraient le faire", a affirmé pour sa part sur BFMTV Jacques Girod, secrétaire général adjoint chez Force Ouvrière Paris.

La préfecture de police de Paris a ensuite menacé d'interdire purement et simplement la manifestation si les syndicats persistaient à vouloir organiser un défilé.

La menace de l'interdiction

En parallèle, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a écrit une lettre au secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dans laquelle il affirme qu'organiser "une manifestation itinérante le 23 juin n'apparaît pas envisageable". Le ministre cite les violences survenues le 14 juin dernier qui ont mis en lumière les faiblesses des services d'ordres internes.

Devant ces propos, les syndicats ont ensuite envoyé une lettre pour demander aussi bien au ministre qu'à la préfecture de police de revoir leur position. Bernard Cazeneuve "va recevoir une lettre des sept organisations" anti-loi travail, "ce soir ou demain, qui demande au ministre de l'Intérieur, donc au préfet de police, de réviser sa position", a ainsi indiqué le leader de FO, Jean-Claude Mailly sur le plateau du Grand Journal. "Je ne suis pas sûr qu'une fan zone syndicale sur la Nation soit plus sécurisée qu'une manifestation", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, une pétition contre une éventuelle interdiction de manifester a été lancée sur change.org par Jean-François Téaldi, conseiller municipal communiste de Cagnes-sur-Mer. À 19h ce lundi elle avait déjà recueilli 123.000 signatures.

D. L. avec AFP