BFM Business
Emploi

Loi travail: un manque de coordination des troupes de la CGT?

-

- - Lionel Bonaventure - AFP

""

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a regretté lundi les recours devant le Conseil d'État déposés par des syndicats CGT pour faire annuler l'un des décrets de la loi travail. "Ces syndicats sont très mal conseillés et cela peut avoir des conséquences problématiques pour tous les salariés", a déploré Philippe Martinez dans une interview au journal Les Échos.

Huit syndicats, dont la CGT Goodyear Amiens, Info'Com CGT/CSTP et la CGT Marks and Spencer région parisienne, ont déposé mardi auprès du Conseil d'État une requête visant à annuler le décret d'application relatif au référendum en entreprise sur le temps de travail, selon leur avocat Fiodor Rilov. D'autres recours doivent être déposés prochainement.

"Défendre l'intérêt de tous demande de la coordination"

"Quand on a la prétention de défendre l'intérêt de tous, cela réclame un peu de coordination", a critiqué le patron de la CGT, disant qu'il est préférable de "s'appuyer sur des cas concrets" pour être "plus efficace". "Nous allons bientôt déposer un recours avec Force ouvrière au niveau de l'OIT (Organisation internationale du Travail)", a ajouté Philippe Martinez, disant avoir sollicité également la Confédération général des cadres (CGC).

Depuis la récente loi travail, les accords sur le temps de travail doivent être majoritaires, c'est-à-dire signés par des syndicats représentant plus de 50% des salariés aux élections professionnelles. Toutefois, des syndicats minoritaires (plus de 30%) peuvent demander l'organisation d'un référendum pour valider un accord.

Les syndicats ayant introduit un recours contestent, entre autres, le fait que seuls les syndicats signataires, c'est-à-dire favorables à l'accord collectif conclu, et l'employeur - également favorable à l'accord - sont habilités à fixer les modalités du scrutin. Exclure les syndicats en désaccord de l'organisation du référendum "ne garantit pas la sincérité du scrutin et viole les principes fondamentaux du droit électoral" et "les principes d'égalité entre les syndicats représentatifs", disent-ils dans leur recours.

N.G. avec AFP