Marseille: les dockers veulent la gestion des bagages
Nouveau bras de fer ubuesque au port de Marseille: la CGT des dockers veut récupérer le juteux marché de la gestion des bagages des croisiéristes, gérée actuellement par une entreprise privée. Les dockers se sentent mis à l'écart du boom des croisières alors que les activités portuaires classiques sont à la peine.
Pour le directeur du terminal des croisières, Jacques Massoni, il est impensable de laisser aux dockers la gestion des bagages. "Un docker revient trois à quatre fois plus cher et les armateurs verraient d’un très mauvais œil une augmentation considérable des prix", prévient-il au micro de BFM Business.
130 millions d'euros de retombées des croisières
Marseille sert de point d’arrivée et de départ à de nombreuses croisières en Méditerranée et les passagers représente une importante source financière pour la ville. "Ces passagers sont les plus rémunérateurs car ils vont peut-être passer quelques jours en ville ou dans la région à proximité", explique Jacques Massoni.
Le port de Marseille devrait accueillir un million de voyageurs cette année, contre 890.000 en 2012. Les retombées commerciales des croisières pour l’ensemble de la ville sont estimées à plus de 130 millions d’euros.
Les armateurs pourraient préférer l'Italie
Or la métropole pourrait être privée de ces ressources si le transfert du marché des bagages se faisait au profit des dockers. Selon directeur du terminal de croisière, si Marseille "devient inintéressante pour les armateurs, ils pourront faire escale à Savone ou à Gênes, en Italie".
La CGT a déjà déposé un préavis de grève, et une réunion cruciale est prévue ce mercredi 17 juillet à la préfecture. Depuis mai, les dockers marseillais ont déjà mené plusieurs actions pour empêcher les bus et taxis d’accéder au port. Les touristes des paquebots de croisières devaient sortir de l’enceinte à pied, valise à la main.