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Le Medef menace de ne pas participer à la négociation sur l'emploi

La présidente du Medef veut faire pression sur Jean-Marc Ayrault

La présidente du Medef veut faire pression sur Jean-Marc Ayrault - -

Invitée de BFMTV et RMC, vendredi 31 août, alors que s'achève l'université d'été du Medef, Laurence Parisot a menacé de ne pas participer à la prochaine négociation si la fléxibilité du travail n'était pas remise à l'ordre du jour.
Mise à jour le 30 août à 12h30

"Il ne peut pas y avoir de négociation sans le Medef". Laurence Parisot a été très claire ce matin sur BFMTV et RMC. La présidente du Medef a prévenu que le patronat ne participerait pas à la négociation sur la sauvegarde de l'emploi que le gouvernement va engager dans les prochaines semaines si le dossier de la flexibilité du travail n'est pas au menu des discussions.

Sous la pression des syndicats, Jean-Marc Ayrault avait, en effet, décidé de le retirer de la liste des thèmes à aborder au lendemain de la conférence sociale de juillet. Le Medef attend donc le document d'orientation que doit transmettre le gouvernement aux partenaires sociaux dans les prochains jours pour décider de l'attitude à adopter.

Lors de son intervention en fin de matinée, à Chalon-en-Champagne, François Hollande a rappelé que "l'urgence était l'emploi, en particulier des jeunes", mais n'a pas répondu au patronat sur la flexibilité. Il s'est dit "sûr que les employeurs et les représentants des salariés et des grandes confédérations syndicales chercheront ensemble les solutions les plus équilibrées".

La flexibilité contre la sécurisation des parcours professionnels

Laurence Parisot est d'accord pour parler de la sécurisation des parcours professionnels comme le veulent les syndicats et le gouvernement, mais à condition qu'en échange, on parle flexibilité.

"Il faut davantage de souplesse et de simplification des procédures du droit du travail pour ajuster les effectifs en fonction de la situation économique", insiste-t-elle. "On ne peut pas dans la conjoncture actuelle ajouter de nouvelles contraintes aux entreprises". La présidente du Medef reconnait cependant que cette recherche de davantage de flexibilité doit se faire de "la façon la moins conflictuelle possible".

La balle est désormais dans le camp de Jean-Marc Ayrault. Mais face à des syndicats comme la CGT ou des responsables de gauche tel Jean-Luc Mélenchon qui estiment que le gouvernement fait la part trop belle au patronat, il y a peu de chance que Laurence Parisot soit entendue.

Le titre de l'encadré ici

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La dernière université de Parisot

Laurence Parisot doit céder sa place à la tête du Medef en juillet prochain. Plusieurs prétendants seraient sur les rangs parmis lesquels Patrick Bernasconi (Fédération des travaux publics), Geoffroy Roux de Bézieux (Virgin) ou encore Anne Lauvergeon (ex-Areva). L'actuelle présidente refuse de dire si elle se représentera.

Patrick Coquidé