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Medef: la nouvelle charge de Laurence Parisot

Laurence Parisot se dit victime d'une "violence inouïe".

Laurence Parisot se dit victime d'une "violence inouïe". - -

A trois jours du vote du conseil exécutif sur la réforme des statuts de l’organisation, la présidente du Medef, ce lundi 25 mars, défend une fois de plus la nécessité d’en changer et s'en prend à ses opposants.

Prochaine étape jeudi 28 mars pour Laurence Parisot sur le chemin de sa réélection. Le conseil exécutif du Medef se prononcera ce jour-là sur la nécéssité de changer les statuts de l’organisation patroonale. Une réforme qui permettrait à celle qui la préside depuis huit ans de concourir à sa propre succession. Mais dans les rangs, l’opposition grandit. Dans un entretien accordé aux Echos ce 25 mars, Laurence Parisot nie souhaiter cette réforme pour son seul avenir personnel.

Le changement de statut est "un combat plus important qu’il n’y paraît", assure-t-elle. La présidente du Medef explique que "en prévoyant un premier mandat de cinq ans […] et un second de trois ans", les règles actuelles "transforment l’élection au second mandat en une cooptation", ouvre la porte "à tous les marchandages et toutes les intrigues". Elle parle de "violences inouïes" qu’elle aurait subies, "venant du cercle le plus proche".

L'assemblée générale se prononcera

La préconisation formulée par le comité statutaire porte sur un mandat d’une durée unique de cinq ans, renouvelable, jusqu’à un âge-limite de 67 ans. A ceux qui craignent que ces modifications ne permettent de rester 15 ou 20 ans à la tête du Medef, Laurence Parisot rétorque que la limite d’âge et la nécessité d’être réélu sont "deux bornes infranchissables qui empêchent tout abus". Ceux qui prétendent le contraire, comme l’a fait Patrick Bernasconi, son ex-dauphin aujourd’hui sécessionniste, qu’elle ne désigne à aucun moment- font "injure aux électeurs".

Le vote positif du conseil exécutif conditionne la présentation de cette réforme devant l’assemblée générale du Medef, qui réunit les près de 600 représentants des organisations et fédérations adhérentes. Ce n’est que si cette dernière vote au deux tiers en faveur de la modification qu’elle sera entérinée. Mais Laurence Parisot semble craindre que le conseil exécutif fasse barrage dès ce jeudi.

"De quoi avez-vous peur"

Elle interpelle nommément certains de ses membres influents qui se sont exprimés publiquement contre sa reconduction, Pierre Gattaz, Geoffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi, et leur demande "amicalement" : "de quoi avez-vous peur ?".

Elle assure n’avoir peur de rien, et savoir ce qu’elle fera, qu’elle continue ou non de présider le Medef. Elle regrette en tout cas Les méthodes de dénigrement de ses adversaires et le manque "d’indépendance politique chez certains".

N.G.