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Pacte de responsabilité: Valls appelle le patronat à cesser "l'attentisme"

Manuel Valls estime que les revendications du patronat ne doivent pas être "un prétexte à l'inaction" sur le pacte.

Manuel Valls estime que les revendications du patronat ne doivent pas être "un prétexte à l'inaction" sur le pacte. - Bertrand Guay - AFP

Le Premier ministre a, ce mardi 4 novembre, mis la pression sur le patronat en affirmant qu'"il n'est plus temps d'attendre". Manuel Valls a ainsi demandé aux entreprises de prendre des engagements sur l'emploi en contrepartie du pacte de responsabilité.

Manuel Valls hausse un peu plus le ton face au patronat. Ce mardi 4 novembre, le Premier ministre a fait part de son impatience, en jugeant que les branches professionnelles doivent accélérer les négociations sur les contreparties du pacte de responsabilité.

"Toutes les branches doivent avoir effectivement engagé des négociations. Depuis mars dernier, huit mois se sont écoulés: il n'est plus temps d'attendre et rien ne peut justifier l'attentisme", a lancé le Premier ministre devant de nombreux partenaires sociaux.

"Je le dis au patronat qui exprime souvent (...) des revendications, des refus (...). Toutes les revendications sont possibles - les organisations syndicales en ont aussi - mais elles ne peuvent fournir un prétexte à l'inaction sur le Pacte", s'est impatienté Manuel Valls.

"Il faut s'engager"

"Soumettre sans cesse la volonté de s'engager à de nouveaux préalables, sur la pénibilité, sur les conventions de l'OIT (Organisation internationale du travail), sur telle ou telle règle n'est pas responsable", a-t-il appuyé. "

"Il faut donc négocier mais surtout il faut s'engager. La programmation de réunions, c'est bien, la conclusion d'un accord, c'est mieux. A ce jour, il y en a bien trop peu", s'est agacé le Premier ministre.

Pour le moment, seules les industries chimiques et métallurgiques se sont engagées dans le cadre du Pacte de responsabilité, qui octroie 40 milliards d'euros aux entreprises d'ici à 2017, en échange de négociations dans les branches professionnelles sur l'emploi notamment. Or, la moitié des 50 principales branches n'ont toujours pas planifié de négociations, a regretté mardi François Rebsamen, ministre du Travail.

L'effort de la Nation ne doit pas "aller vers les dividendes"

Le Premier ministre s'exprimait lors d'une allocution en ouverture de la réunion du Comité de suivi des aides publiques aux entreprises.

Ce Comité doit faire le point sur les négociations dans les branches professionnelles, sur l'emploi notamment, en réponse aux 40 milliards d'euros de baisses de charges et mesures fiscales octroyés aux entreprises d'ici à 2017. "La Nation fait un effort considérable, plus de 40 milliards en trois ans, en faveur des entreprises. C'est très important (....) mais cet effort ne doit pas aller vers les dividendes. Il doit aller vers l'investissement pour préserver l'emploi, pour créer l'emploi", a insisté aussi Manuel Valls devant des journalistes.

De son côté, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a appelé à "un message ferme du gouvernement à l'égard du patronat qui, dans les branches aujourd'hui, est beaucoup trop timide pour s'engager en termes d'investissement, d'emploi, d'embauches de jeunes". Il a estimé que le Comité de suivi des aides aux entreprises était aussi un "observatoire du suivi des engagements" dans le cadre du pacte de responsabilité.

J.M. avec AFP