BFM Business
Emploi

Les retraités du privé ne toucheront rien de plus en 2015

Pour la deuxième année consécutive, les complémentaires retraite des cadres et salariés du privé ne seront pas réévaluées en 2015.

Pour la deuxième année consécutive, les complémentaires retraite des cadres et salariés du privé ne seront pas réévaluées en 2015. - Doulkeridis Book -cc- Flickr

Les pensions de retraite complémentaires des salariés et cadres du privé vont rester gelées en 2015, ont fait savoir les deux organismes qui les gèrent ce jeudi 12 mars.

Pour la deuxième année consécutive, les complémentaires retraite des cadres et salariés du privé ne seront pas réévaluées en 2015, ont annoncé les régimes Agirc et Arrco dans un communiqué publié ce jeudi 12 mars. Une éventuelle réévaluation devait intervenir au 1er avril.

L'Arrco est l'un des deux organismes gérant ces pensions complémentaires, avec l'Agirc, qui elle s'occupe plus spécifiquement des cadres. Les partenaires sociaux, gestionnaires de ces deux régimes, réunis en conseil d'administration mercredi et jeudi, ont "décidé de maintenir les valeurs du point au même niveau que l'an passé", selon le communiqué.

Pour combler une partie du déficit, syndicats et patronat s'étaient entendus en 2013 pour limiter la revalorisation des pensions en 2013, 2014 et 2015. Leur accord prévoyait que les pensions seraient revalorisées un point en dessous de l'inflation sur trois ans. Mais une clause prévoyait aussi que les pensions ne puissent pas baisser. Or l'inflation prévue dans le budget de la Sécurité sociale pour 2015 est de 0,9%.

De plus en plus de retraités, de moins en moins de cotisants

"Les partenaires sociaux ont fait jouer la clause de sauvegarde prévue dans l'accord qui prévoit que le taux ne peut pas être inférieur à 0%", soulignent l'Agirc et l'Arrco.

Les partenaires sociaux ont entamé le mois dernier une difficile négociation sur l'avenir financier des retraites complémentaires, fragilisées par l'arrivée massive des papy boomers à la retraite et la réduction des cotisations due au chômage élevé. Ils ont quatre mois, jusqu'à juin, pour trouver comment pérenniser le système, fortement déficitaire. La prochaine séance est fixée au 20 mars.

Il y a par exemple 2,7 millions de retraités cadres pour 4 millions de cotisants, mais la proportion est en passe de se réduire au détriment des cotisants. Conséquence, le déficit de l'Argic et de l'Arrco devrait se situer entre 4,27 et 4,64 milliards d'euros en 2015 selon leurs dernières estimations. En 2018, le seul régime cadres, le plus menacé, devrait voir son déficit se creuser à 5 milliards.

Surtout, les réserves financières des régimes qui servent à garantir le paiement des pensions fondent comme neige au soleil. Celles de l'Agirc en particulier s'élèvent à 9 milliards aujourd'hui mais sera proche de zéro en 2018 selon les projections. Or, à la différence du régime de retraite de base de la sécurité sociale, les régimes complémentaires ne peuvent pas s'endetter pour combler les trous.

N.G. avec AFP