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Élu à la tête de FO, Pascal Pavageau fustige la politique de "Jupiter Macron"

Pascal Pavageau succède à Jean-Claude Mailly.

Pascal Pavageau succède à Jean-Claude Mailly. - Joel Saget - AFP

Seul candidat en lice, Pascal Pavageau remplace Jean-Claude Mailly, qui lui a adressé un tweet assassin au moment même où il prononçait son premier discours officiel de secrétaire général. Lors de cette première prise de parole, Pascal Pavageau a dénoncé la politique de "Jupiter Macron".

Pascal Pavageau a été élu secrétaire général de Force Ouvrière pour remplacer Jean-Claude Mailly qui quitte ce vendredi le syndicat après l'avoir dirigé pendant 14 ans.

Seul candidat en lice, cet ingénieur de l'État, âgé de 49 ans, prend sans surprise la tête de FO. Il a recueilli 5.841 voix sur 6.032 voix, soit un score de 96,8%.

Il a été applaudi par une grande partie de la salle. En revanche, Jean-Claude Mailly n'était pas présent, au dernier jour de cette semaine de congrès où il s'est vu chahuté. 

Camouflet pour Mailly

Il s'est vu jeudi infliger un camouflet avec le vote sanction de son rapport d'activité, adopté d'extrême justesse à 50,54% alors qu'il est généralement adopté très largement (97% lors des derniers congrès). Ce rapport a recueilli 5995 voix pour et 5868 voix contre.

Ont aussi été élus par le Parlement du syndicat six nouveaux entrants au bureau confédéral qui compte 13 membres avec le secrétaire général: Marjorie Alexandre, Béatrice Clicq, Karen Gournay, Nathalie Homand, Cyrille Lama, et Serge Legagnoa.

"Jupiter Macron" est à "des années lumières du terrain"

Pendant près d'une heure, Pascal Pavageau a prononcé un réquisitoire au vitriol contre la politique de "Jupiter Macron" lors de son premier discours officiel de secrétaire général. Le président de la République est selon lui à "des années lumières du terrain" et fait une politique pour les "10% premiers de cordée" et pas pour les "90% derniers de corvées". "Il n'est jamais bon de se comparer à un dieu, de surcroît le dieu des dieux", a-t-il lancé.

Comme il avait commencé à le faire publiquement ces dernières semaines, il a condamné "la logique d'individualisation" en cours qui a pour conséquence de "déprotéger" les Français. "L'heure des loups, de la jungle n'est pas encore arrivée", a-t-il néanmoins rassuré. Se revendiquant de la "modernité", il s'est élevé "contre le 'syndicalisme bashing'".

FO ne pratiquera "pas la politique de la chaise vide"

Au passage, il a qualifié de "blague" le projet de loi "avenir professionnel", présenté en conseil des ministres ce vendredi. "Notre fierté, c'est de ne pas cotiser pour soi mais de cotiser pour tous", a-t-il aussi déclaré dans un plaidoyer pour la sécurité sociale collective. Il a répété que FO ne pratiquerait "pas la politique de la chaise vide" et irait aux concertations.

À l'issue de son discours, il a eu droit à des applaudissements nourris. Et avant d'entonner l'internationale, la salle a résonné... au son d'ACDC, M. Pavageau étant un fan de métal.

En introduction de son discours, il avait rendu hommage à Jean-Claude Mailly, "travailleur acharné", lui souhaitant "bon vent, camarade!". À peu près en même temps, celui-ci, qui n'assistait pas à ce dernier jour de congrès, a envoyé un tweet cinglant pour "dénoncer l'"hypocrisie" et la "duplicité" de Pascal Pavageau. 

Y.D. et J.-C.C. avec AFP