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Petroplus: l'étrange aveu d'impuissance de Montebourg

Arnaud Montebourg a estimé, jeudi 18 avril, quer l'Etat ne pouvait pas "faire des miracles".

Arnaud Montebourg a estimé, jeudi 18 avril, quer l'Etat ne pouvait pas "faire des miracles". - -

Le ministre du Redressement productif a reconnu, jeudi 18 avril, que l'Etat ne pouvait "pas faire des miracles", s'agissant de la raffinerie de Petit-Couronne. Des propos qui ne sont pas sans rappeler ceux de Lionel Jospin, alors Premier ministre.

Les plans sociaux se suivent et, malheureusement, se ressemblent. Avec, souvent, la même conclusion à la fin du feuilleton : l'Etat peut beaucoup, "mais il ne fait pas des miracles".

Ces mots, prononcés par Arnaud Montebourg jeudi 18 avril, rappellent inévitablement ceux de Lionel Jospin ("l’Etat ne peut pas tout"), en 1999, symbolisant son impuissance devant les 7.5000 licenciements annoncés par Michelin.

Cette fois, c’est à la suite de la fermeture de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), qu'il s'était engagé à sauver, que le gouvernement semble dans l’incapacité de faire quoi que ce soit. "C'est un échec pour la France", a d’ailleurs reconnu le ministre du Redressement productif sur RTL.

Cet aveu d’impuissance intervient en effet alors que le tribunal de commerce de Rouen a rejeté, mardi 16 avril, les offres de reprise du panaméen Netoil et du libyen Murzuk Oil, en lesquelles les 448 employés du site fondaient leurs derniers espoirs.

Le redressement industriel, "un sport de combat"

Pour autant, celui qui fait souvent figure d’électron libre au sein du gouvernement refuse de se laisser abattre : "Nous nous sommes battus pendant un an et si c'était à refaire, je le referais, et je le fais dans beaucoup d'autres dossiers parce que nous avons des dossiers où nous obtenons des succès", comme STX et GM Strasbourg.

"J'ai 1.900 dossiers d'entreprises en difficulté sur mon bureau", a souligné Arnaud Montebourg. "Parfois, le redressement industriel de notre pays, c'est un sport de combat".

Arnaud Montebourg a par ailleurs précisé avoir "réprimandé" le directeur général de la Banque publique d'investissement (BPI), Nicolas Dufourcq, celui-ci ayant jugé mercredi que Petroplus n'était pas un projet porteur d'avenir.

Malheureusement, ce dernier pourrait bien ne pas avoir tort, puisque sauver Petroplus semble relever du "miracle".

Yann Duvert