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Emploi

Plus de 2000 retraités manifestent dans les rues de Paris

Les retraités se sentent "maltraités" par le gouvernement.

Les retraités se sentent "maltraités" par le gouvernement. - Christophe Archambault - AFP

Les retraités dénoncent la hausse de la CSG qui s'appliquera en 2018 et qui touchera près de 60% d'entre eux, soit 8 millions de personnes.

Plus de 2000 retraités s'estimant "maltraités" par le gouvernement manifestaient jeudi après-midi à Paris pour dénoncer la hausse de la CSG qui s'appliquera en 2018 à une majorité d'entre eux, "la goutte d'eau qui fait déborder le vase", a constaté une journaliste de l'AFP.

Égayé par de nombreux ballons gonflables géants aux sigles des syndicats organisateurs, le cortège parisien a démarré vers 15h des abords de l'opéra Garnier (9ème arrondissement) pour un très court trajet jusqu'à la rue de Miromesnil (8e). "Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, on n'en veut pas de cette société-là", chantaient des manifestants. Des banderoles portaient les mentions de "voleurs" ou "CSG, retraite, Macron = racket". Et sur des pancartes les messages suivants: "retraités maltraités" ou encore "Hé! Jupiter, ne tond pas tous les moutons, tu risques d'avoir froid cet hiver".

"Avec la hausse de la CSG, le pouvoir d'achat des retraités va baisser brutalement", dénonce Gérard Gourguechon, représentant du syndicat des retraités Solidaires. "Dans le même temps, le gouvernement supprime l'ISF, baisse l'impôt sur les sociétés, réduit les APL, ça ne passe pas du tout dans l'opinion publique", ajoute-t-il. Près de 60% de retraités, soit 8 millions de personnes, seront touchés l'an prochain par l'augmentation de 1,7 point (+26%) du taux normal de la CSG (contribution sociale généralisée) destinée à financer la suppression des cotisations chômage et maladie des salariés du privé.

"La goutte d'eau qui fait déborder le vase"

Et même si au 1er octobre les pensions des retraités seront revalorisées de 0,8% pour rattraper l'inflation, "cela ne fait pas le compte", estime Martin Brun, ex-agent RATP de 66 ans. La hausse de la CSG "est la goutte d'eau qui fait déborder le vase car elle s'ajoute à des tas de mesures depuis des années", dit-elle en évoquant notamment la suppression de la demi-part fiscale des veuves et veufs.

"Est-ce qu'avec 1200 euros par mois, on est riche?", demande Michel, 68 ans, retraité des transports routiers, qui raconte avoir "travaillé pendant 45 ans à raison de 45 heures par semaine", avec "des crédits sur le dos toute (sa) vie". Dès la matinée, des défilés dans plusieurs départements avaient lancé cette journée annuelle de mobilisation des retraités à l'appel de neuf organisations syndicales de retraités (CGT, FO, CGC, CFTC, FSU, Solidaires, FGR) et associations (UNRPA, LSR). 

D. L. avec AFP