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Pourquoi deux tiers des cadres veulent changer de job d'ici trois ans

Les cadres privilégient la mobilité interne, une perspective qui est plus aisée à mettre en place dans les grandes entreprises.

Les cadres privilégient la mobilité interne, une perspective qui est plus aisée à mettre en place dans les grandes entreprises. - Lionel Bonaventure - AFP

Deux tiers des cadres aspirent à changer de travail au cours des trois prochaines années, un chiffre qui monte à 72% pour ceux qui n'ont pas connu de changement professionnel l'année dernière. Ils privilégient dans quatre cas sur dix la mobilité interne, mais les moins de 30 ans cherchent surtout à changer d'employeur.

Le marché de l'emploi cadre est en pleine croissance, avec plus de 200.000 recrutements effectués l'année dernière. Une situation favorable aux évolutions de carrière. Ainsi, 7% des cadres ont changé d'entreprise en 2016, selon la dernière édition des mobilités professionnelles de l'Apec (1), soit une progression d'un point sur un an. 21% ont profité d'opportunités en interne pour évoluer.

Ceux qui n'ont connu aucun changement professionnel en 2016 ne comptent pas en rester là. 72% d'entre eux ont entrepris des démarches pour donner une nouvelle impulsion à leur carrière. Pour 23% d'entre eux, cela s'est traduit par un travail de veille, en consultant par exemple les offres d'emploi et en rafraîchissant leur CV pour être réactif au cas où une opportunité se présenterait. Près de la moitié sont dans une phase plus avancée, c’est-à-dire qu'ils ont fait part à leur hiérarchie de leur envie d'accéder à un autre poste. Ou encore, ils ont envoyé des candidatures spontanées ou répondu à des annonces.

La mobilité interne, mode d'évolution privilégié

Qu'est-ce qui donne à ces salariés des envies de changement? Majoritairement, une insatisfaction vis-à-vis de leur job, en raison de perspectives de carrière inexistantes (58% des cadres en recherche active et 49% des cadres en veille). Le développement de nouvelles compétences est le deuxième moteur (43% chez ceux qui sont en recherche active et 34% chez ceux en veille). La rémunération vient en troisième motif d'insatisfaction chez les cadres en recherche active (41%) tandis que chez les cadres en phase de veille, c'est le climat de l'entreprise qui arrive à cette place (30%).

Ces envies de mobilité concernent deux tiers des cadres, qui aspirent à changer de travail au cours des trois prochaines années. Ce chiffre marque une hausse de 4 points par rapport à l'édition précédente. En priorité, ils privilégient la mobilité interne (42% des répondants). "Les intentions de changer de poste en interne dans les trois ans à venir sont corrélées à la taille de l’entreprise", soulignent les auteurs de l'étude. En toute logique, les grandes sociétés sont plus à même d'offrir des possibilités d'évolution que les PME de petite taille.

Le changement d'entreprise est le scénario visé par 39% des répondants, soit une progression de 2 points en un an. C'est parmi les cadres de moins de 30 ans que ce souhait est le plus fort, puisqu'ils sont 60% à vouloir poursuivre leur carrière ailleurs. Un souhait qui va dans le sens de l'état du marché du travail: les entreprises recrutent surtout les cadres ayant moins de 10 ans d'expérience.

En revanche, la création d’entreprise n'est envisagée que par 10% des cadres, un chiffre identique à 2015.

( 1) Un questionnaire électronique a permis d’interroger 3000 cadres

C.C.