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Pourquoi le nombre d'arrêts maladie augmente?

La hausse des indemnités journalière s'élève à 5,2% sur les douze derniers mois, soit un coût total de 10,3 milliards d'euros.

La hausse des indemnités journalière s'élève à 5,2% sur les douze derniers mois, soit un coût total de 10,3 milliards d'euros. - Martin Bureau- AFP

En janvier, les dépenses d'indemnités journalières ont bondi de 8%, soit une augmentation de 5,2% sur douze mois. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène.

Dans son bulletin mensuel, l'Assurance maladie fait état de remboursement de soin du régime général en hausse de 3,1% sur les douze derniers mois. Une dépense a particulièrement augmenté: celle des indemnités journalières, comme l'ont noté les Echos. En janvier 2018, les versements ont augmenté de 8%. La hausse s'élève à 5,2% sur les douze derniers mois, pour un coût total de 10,3 milliards d'euros. En grande partie en raison de l'augmentation du nombre d'arrêts maladie, mais aussi de l'augmentation du montant des indemnités.

Plusieurs explications sont avancées par les spécialistes pour justifier cette augmentation du nombre d'arrêts maladie. Sous la pression de la crise économique et d'objectifs toujours plus hauts, les salariés ne se ménagent pas… et finissent par craquer pour de bon. La reprise du nombre des embauches, et donc du nombre de personnes pouvant prétendre à un arrêt maladie, est aussi souvent mise en avant. Sans oublier la moyenne d'âge des actifs qui ne fait que s'élever depuis le décalage du départ à la retraite à 62 ans : plus âgés, ces salariés sont aussi plus exposés aux soucis de santé.

Les lombalgies et les affections psychologies en hausse

"Certains employeurs sont même soupçonnés de ressusciter la pratique des retraites anticipées via des arrêts de longue durée", croit savoir les Echos. Une révision de l'outil de prévision de la caisse nationale d'assurance maladie, prônée par un rapport des Inspections des finances et des affaires sociales, permettrait de connaître les motifs des arrêts ou encore d'évaluer l'impact des réformes des retraites.

L'Assurance maladie se penche déjà sur l'évolution des pathologies liées au monde professionnel. Fin 2016, elle avait par exemple tiré la sonnette d'alarme sur le mal de dos, dont la prise en charge coûte désormais 1 milliard d'euros. La lombalgie représentait 30% des arrêts de travail de plus de six mois et constituait la troisième cause d'admission en invalidité. Sans surprise les salariés du BTP et les professionnels du service à la personne étaient les plus exposés.

Un rapport, dévoilé en janvier 2018, met aussi en lumière une prise en charge de plus en plus fréquente des maladies psychiques (troubles anxieux, état de stress post-traumatique, dépression) au titre d'accidents du travail et de maladies professionnelles. Or ces affections entraînent un arrêt de travail plus long que pour les autres pathologies (112 jours en moyenne contre 65 jours), ce qui, là encore, peut expliquer une augmentation des indemnités journalières versées aux assurés.

C.C.