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Pourquoi les Français n'aiment pas les réunions

La réunionite agace les salariés

La réunionite agace les salariés - Sebastiaan Ter Burg - Flickr - CC

Indispensables au bon fonctionnement d'une entreprise, les réunions sont perçues par certains salariés comme un supplice. D'où l'importance d'être efficace et de la préparer en amont.

C'est un moment incontournable de la vie en entreprise: la réunion. Elle rythme la journée parfois la semaine des salariés, et a souvent tendance à tirer en longueur. Pas forcément une bonne chose quand on sait que les cadres ne tiennent pas forcément longtemps. Au-delà de 52 minutes, en moyenne, ils décrochent, selon une étude Ifop et Wisembly de mai dernier.

La même étude montrait que la très grande majorité des cadres participent à trois réunions par semaine, chacune d'entre elles durant 1 heure et 19 minutes.

Ce qui n'est pas toujours fructueux. En 2012 CNBC.com citait une étude de Rick Gilbert, un "coach" pour cadres qui a notamment officié pour Apple ou Oracle.

Il expliquait que les deux-tiers des réunions se soldaient par un échec. L'une des raisons de cette contre-performance: la peur des cadres face à leurs supérieurs hiérarchiques.

Des réunions qui s'éternisent

"Le salarié peut craindre d'être jugé face à ses collègues ou ses supérieurs hiérarchiques mais cela peut aussi être pour lui une occasion de se mettre en avant. C'est donc à double tranchant", nuance Arnaud Katz, co-fondateur de Bird Office, spécialisée dans la location de salles de réunion.

Sur son blog, son entreprise a sur la base des retours de ses clients, recensé 10 raisons qui expliquent pourquoi les gens n'aiment pas les réunions. Outre le fait de devoir supporter des collègues ou des supérieurs que l'on déteste, les digressions, les retards des collègues ou encore les critiques sont ainsi pointés du doigt.

Arnaud Katz voit lui deux erreurs principales qui agacent souvent les participants à une réunion. Premièrement, "il arrive souvent que l'on demande à de nombreuses personnes de venir alors que leur présence n'est pas nécessaire. Les participants ont alors l'impression d'être inutile", explique-t-il.

L'autre écueil qui exaspère les participants: le manque de préparation, "lorsqu'il n'y a pas d'ordre du jour précis et que la réunion part dans tous les sens et s'éternise".

"Les Français sont contre la réunionite"

Arnaud Katz tient également à souligner les différences qui existent selon la taille des entreprises. Ainsi la crainte de se retrouver face à un collègue qu'on ne supporte pas ou que l'on craint est plus présente dans les grands groupes.

A l'inverse "cela est beaucoup moins vrai dans les start up où il est primordial de faire attention aux relations humaines. Il ne me viendrait pas à l'esprit de recruter un développeur si celui-ci ne s'entend pas avec le reste de l'équipe", développe le cofondateur de Birdoffice.

Au final, la conclusion est que les Français "ne sont pas contre les réunions mais contre la réunionite et les dérives possibles", analyse le dirigeant. Car au final pour Arnaud Katz les réunions sont évidemment loin d'être inutiles: "elles permettent de se réunir, de créer du lien social et d'éviter les doublons".