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Pourquoi les syndicats manifestent ce jeudi

La CGT et FO défileront ensemble jeudi, contre la politique libérale du gouvernement.

La CGT et FO défileront ensemble jeudi, contre la politique libérale du gouvernement. - Jean-Philippe Ksiazek - AFP

Plusieurs organisations ont appelé à la grève et aux manifestations partout en France pour protester contre les réformes gouvernementales. Mais aussi pour afficher leur unité qui, dans les faits, est loin d’être évidente.

Pour la première fois depuis le début du quinquennat, la CGT et Force Ouvrière marcheront ensemble ce jeudi, afin de dénoncer les réformes "libérales" du gouvernement. Le mot d'ordre de cette journée de grèves et de manifestations, également à l'appel de Solidaires, de la FSU et d'organisations de jeunesse (Unef, UNL, Fidl), est large, visant les salariés du privé et du public.

A l’image des précédents mouvements sociaux, les perturbations devraient toutefois être limitées, voire inexistantes dans certains secteurs. La SNCF anticipe ainsi de légères perturbations sur les réseaux TER et Intercités, et la RATP une journée "normale". Dans le ciel, "quelques perturbations sont à prévoir", selon l'Aviation civile.

Mailly et Martinez font bande à part

L’unité syndicale, elle, bat toujours de l’aile. Du côté de FO, Jean-Claude Mailly a cédé à la pression de sa base lui enjoignant de manifester contre la politique gouvernementale, alors qu’il souhaitait jusqu’alors privilégier la négociation. Mais le dirigeant manifestera à Marseille, tandis que son homologue de la CGT, Philippe Martinez, défilera dans la capitale.

Et si la CFDT et la CFE-CGC critiquent bien les ordonnances et les mesures d'économies dans la fonction publique, elles n'ont pas rejoint l'appel, malgré les demandes insistantes d'une partie des militants. Le numéro un de la CFDT Laurent Berger s'y refuse en effet, préférant se focaliser sur les concertations du nouveau volet des réformes sociales (apprentissage, formation professionnelle, assurance chômage).

Plusieurs recours déposés

Pour l'exécutif, la page des ordonnances est tournée, même si le projet de loi de ratification doit encore être débattu à l'Assemblée nationale du 21 au 24 novembre avant un vote le 28.

La semaine dernière, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a une fois de plus défendu une réforme qui va "protéger les salariés" et "libérer les capacités d'initiative des entreprises". Une vision que ne partagent pas les syndicats.

La possibilité de "négocier" directement avec les employés, dans les entreprises de moins de 20 salariés dépourvues de représentants du personnel, inquiète particulièrement, les différentes organisations rappelant le lien de subordination entre l'employé et son employeur. La CFDT a d'ailleurs déposé lundi un recours devant le conseil d'État pour contester cette mesure, qui revient à une "décision unilatérale de l'employeur", selon elle.

De son côté, la CGT a déjà saisi cette juridiction sur trois ordonnances, relatives entre autres à la négociation collective, à la fusion des instances et à la barémisation des indemnités prud'homales. Cette dernière mesure a été attaquée par plus d'une vingtaine de syndicats de la CGT. Des dirigeants de FO ont aussi laissé entendre le mois dernier que leur syndicats allait former des recours.

De leur côté, plusieurs organisations lycéennes, étudiantes ou enseignantes (Unef, Snesup-FSU, UNL) ont appelé manifester ce jeudi pour contester le projet de loi redéfinissant les modalités d'entrée à l'université. Ce texte, qui doit être présenté la semaine prochaine en conseil des ministres, menace "le libre accès à l'enseignement supérieur", selon elles.

Y.D. avec AFP