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Près de deux salariés sur dix se disent proches du burn-out

Pour que le burn out soit considéré comme une maladie professionnelle, il faut que la maladie entraine une incapacité permanente de plus de 25%.

Pour que le burn out soit considéré comme une maladie professionnelle, il faut que la maladie entraine une incapacité permanente de plus de 25%. - Lionel Bonnaventure - AFP

Conditions de travail de plus en plus difficiles, augmentation du stress, autant de facteurs qui peuvent mener les salariés à l’épuisement professionnel. Au point que 17% des salariés s’estiment potentiellement en situation de burn-out.

L’épuisement professionnel guette le monde du travail. Près de deux salariés sur dix (17%) se disent potentiellement en situation de burn-out et trois sur dix (31%) disent être confrontés à ce problème dans leur entourage professionnel, selon une étude publiée mercredi 7 janvier par Think pour Great Place to Work (1).

Par ailleurs, près d'un salarié sur deux (48%) se dit ainsi confronté à des situations de burn-out (arrêt de travail soudain à la suite d'un épuisement lié aux conditions de travail) ou à des niveaux de stress très importants pour lui-même ou pour des proches. Chez les managers, la part des salariés qui se disent proches du burn out atteint 24%.

Un mal qui est pris de plus en plus au sérieux, notamment par le ministère du Travail. Il a chargé l'an dernier un groupe de travail composé d'experts, de médecins et de psychologues de "clarifier ce que recouvre le burn-out". Sa mission consiste aussi à faire des recommandations pour mieux prévenir ce syndrome, sans toutefois traiter des questions de reconnaissance et réparation. Les conclusions de ce groupe de travail n'ont pas encore été publiées.

Bientôt reconnu comme maladie professionnelle ?

Début décembre, une trentaine de députés de la majorité ont demandé de leur côté dans une tribune publiée par le Journal du dimanche que le burn-out soit reconnu comme maladie professionnelle. A l'heure actuelle, seuls quelques dizaines de cas par an obtiennent cette reconnaissance. Il faut que la maladie entraîne une incapacité permanente de plus de 25% et qu'un lien "direct et essentiel" avec le travail soit mis en évidence, selon les dispositions en vigueur.

Selon l'étude publiée par le cabinet de conseil Great Place to Work, plus de la moitié des personnes interrogées (56%) indiquent en outre que leurs conditions de travail et les pratiques d'encadrement ont évolué de manière négative ces trois dernières années, et seul un salarié sur deux affirme que son entreprise prend en compte le bien-être des salariés.

Par ailleurs, 83% des salariés sont pessimistes sur une reprise économique rapide en France, un chiffre en hausse de six points sur un an. Les trois quarts des salariés (76%) disent ressentir personnellement les effets de la crise. Ils citent d'abord le niveau de rémunération qui stagne (62%), la charge de travail qui augmente (40%), l'ambiance dans l'entreprise qui se dégrade (39%) ou une augmentation du niveau de stress (38%).

(1) L'enquête a été menée en ligne du 7 au 14 octobre auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 salariés français issus d'entreprises et d'administrations, selon la méthode des quotas.

C.C. avec AFP