Présidence du Medef: l'UIMM compte empêcher une réforme des statuts
Ce n’est pas vraiment une surprise. Frédéric Saint-Geours, président de l’UIMM, la puissante Fédération patronale de la Métallurgie, et plus grande composante du Medef, a annoncé, ce mercredi 6 mars, que son organisation a prévu d’empêcher la réforme des statuts, que souhaite la présidente actuelle du Medef, Laurence Parisot.
"Si la réforme des statuts qui est proposée (...) ne respecte pas (les) principes d'éthique et de gouvernance (...), nous ferons en sorte qu'elle ne passe pas", a ainsi déclaré Frédéric Saint-Geours en réponse à une question au cours d'une conférence de presse.
"Réformer les statuts du Medef aujourd'hui, si près de l'élection ça ne me paraît pas correct, pas éthique", a-t-il commenté. "Si en plus c'est pour réformer ces statuts et les appliquer au passé de façon rétroactive, c'est encore pire", a-t-il poursuivi.
Du remou au Medef
Laurence Parisot mène actuellement l’offensive pour réformer les statuts du Medef pour pouvoir briguer un troisième mandat à la tête de l’organisation patronale.
Ce forcing, en plus de Frédéric Saint-Geours, a également déplu au comité Ethique du Medef. Cette instance a ainsi, lundi 4 mars, signifié sa désapprobation à Laurence Parisot, quant à cette réforme des statuts. Selon Le Figaro, ce camouflet a suscité l’ire de l’entourage de la patronne des patrons provoquant la démission de plusieurs membres de ce comité, dont son président, Robert Leblanc.
Un parcours semé d'embûches pour Laurence Parisot
Par ailleurs, pour Laurence Parisot, le chemin est encore semé d’embûches au regard de la lourde procédure qui l’attend pour obtenir cette réforme.
Le comité statutaire du Medef doit se prononcer sur cette éventuelle modification des statuts. Il n'a pas encore émis ses recommandations mais, si son avis est positif, la patronne des patrons français devra encore obtenir l'aval du conseil exécutif (45 membres) dont la prochaine réunion est le 18 mars.
Celui-ci devra voter à la majorité simple et ensuite proposer la ratification par une assemblée générale de cette mesure.
Frédéric Saint-Geours a déjà déclaré, à l’AFP, que l’UIMM pèsera dans le conseil exécutif pour convaincre "nos collègues de ne pas transmettre à l'assemblée générale" un telle mesure.