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Projet de loi El Khomri: "un retour au XIXe siècle" pour le leader de la CGT

Philippe Martinez se demande si le Medef n'a pas rédigé lui-même le projet de loi El Khomri

Philippe Martinez se demande si le Medef n'a pas rédigé lui-même le projet de loi El Khomri - Bertrand Guay - AFP

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez dit tout le mal qu'il pense du projet de loi visant à réformer le marché du travail dans un entretien à Libération ce samedi 20 février. Il se demande si le patronat n'a pas lui-même rédigé le texte.

Il y avait fort à parier que Philippe Martinez n'approuverait pas le projet de loi de Myriam El Khomri portant la réforme du marché du travail. C'est donc sans surprise que le leader de la CGT critique dans un entretien à Libération ce samedi 20 février le texte.

Le projet de loi El Khomri marque "un retour en arrière comme on n'en a jamais vu. Je dirais même un retour au XIXe siècle", tance le patron cégétiste. "Il suffit d'ailleurs de voir les acclamations du Medef pour mesurer le niveau de régression que ce texte représente pour les salariés".

Mobilisation en vue

"À tel point qu'on peut se demander si ce n'est pas le patronat lui-même qui a écrit le projet", poursuit-il. Pour Philippe Martinez, "le Président a tourné le dos à ses promesses de campagne" et "a choisi son camp". "Cette majorité continue, voire accélère la politique menée par la précédente, tout en allant au-delà des espérances du Medef. Tout cela appelle une riposte", dit-il.

"On est train de se réunir, de réfléchir, à la fois au sein de la CGT, mais aussi avec les autres centrales" pour "conjuguer" les "nombreuses mobilisations dans les entreprises" sur "les salaires, l'emploi, les services publics, et bien sûr contre ce texte", affirme-t-il.

Interrogé sur les points du texte qui le gênent le plus, il en retient trois : "la durée du travail" avec des 35 heures qui "restent le principe, mais plus la règle", l'"inversion de la hiérarchie des normes" avec une "primauté quasi systématique donnée à l'accord d'entreprise par rapport à la branche, voire à la loi" et enfin la voie ouverte, selon lui, à une "non-justification des licenciements économiques", les entreprises allant pouvoir restructurer "sans difficultés". Le projet sera présenté le 9 mars en Conseil des ministres avant un examen à l'Assemblée nationale en avril.

J.M. avec AFP