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Quand la CGT défend un préfet contre un "travailleur"

Philippe Martinez est le nouveau patron de la CGT depuis la démission de Thierry Lepaon.

Philippe Martinez est le nouveau patron de la CGT depuis la démission de Thierry Lepaon. - Thomas Samson - AFP

Philippe Martinez, le nouveau secrétaire général de la confédération syndicale, donne raison au représentant de l'Etat dans les Landes qui a interdit à un boulanger dacquois d’ouvrir 7 jours sur 7.

Non, la CGT n’est pas exclusivement du côté des "travailleurs". Oui, l’organisation syndicale cultive ses "contradictions". L’affaire du boulanger de Saint-Paul-lès-Dax (Landes), contraint de fermer boutique un jour par semaine par un arrêté préfectoral, a en tout cas placé Philippe Martinez dans une situation inconfortable.

Une fois n’est pas coutume, le nouveau secrétaire général de la confédération a ainsi pris position en faveur de la préfecture, malgré les possibles licenciements que pourrait engendrer sa décision.

"Parfois, il nous arrive d'être du côté de la préfecture. C'est les contradictions qu'on a à gérer", a-t-il ainsi déclaré mercredi sur RTL. "Il y a besoin de règles collectives, pour permettre aux salariés d'avoir des journées de repos. Le volontariat a des limites: c'est "soit tu prends le boulot, soit tu n'as pas de boulot".

Fillon décroche son téléphone

L’artisan, dont la baguette a été élue meilleure de France en 2014, avait pourtant assuré au micro de RMC que ses 22 employés avaient "tous leurs deux jours de repos hebdomadaire". Et réclamé l’abrogation de l'arrêté préfectoral datant de 1999 et indiquant que la vente de pain doit s’interrompre au moins 24 heures par semaine.

Sa complainte avait ému une partie de la classe politique – tout du moins les libéraux -, François Fillon allant même jusqu’à décrocher son téléphone pour lui apporter son soutien. La prise de distance de Philippe Martinez apparaît donc logique. Preuve, s’il en était besoin, que la CGT ne marche pas à la baguette.

Y.D.