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Raymond Soubie:"Philippe Martinez est un dur"

Raymond Soubie était l'invité du Grand Journal ce mardi 3 février

Raymond Soubie était l'invité du Grand Journal ce mardi 3 février - BFM Business

L'ancien conseiller aux affaires sociales de Nicolas Sarkozy et président d'Alixio et de Taddeo était l'invité de BFM Business, ce mardi 3 février. Il a commenté l'élection du nouveau secrétaire général de la CGT.

La CGT a enfin un nouveau chef. Le comité confédéral national, le "parlement" du syndicat, a élu Philippe Martinez, le patron de la fédération de la métallurgie, comme nouveau secrétaire général. Il succède ainsi à Thierry Lepaon, qui a démissionné de son poste.

Cette nouvelle figure à la tête de la CGT marque-t-elle pour autant un durcissement de la ligne du syndicat? Raymond Soubie, l'ancien conseiller aux affaires sociales de Nicolas Sarkozy et président des cabinets Alixio et Taddeo, n'en est pas convaincu.

"Je connais Philippe Martinez. C'est un dur mais (son élection, ndlr) n'est pas un durcissement de la CGT. Simplement, la CGT a toujours campé sur des positions antilibérales, anticapitalistes. Et il en est un peu l'incarnation physique", a-t-il jugé sur BFM Business, ce mardi 3 février.

"Est-ce que pour autant c'est un homme fermé? Non, c'est un homme qui est capable de dialogue avec le gouvernement et le patronat", a nuancé Raymond Soubie.

Et "dans la situation actuelle, je crois qu'il vaut mieux une CGT assez dure avec un Philippe Martinez qu'une CGT en miettes qui part dans tous les morceaux", a fait valoir l'ancien conseiller aux affaires sociales de Nicolas Sarkozy.

"Il y a un moment où le gouvernement doit assumer ses responsabilités"

Au-delà des soucis internes qu'a connus la CGT pour se trouver un nouveau dirigeant après la démission de Thierry Lepaon, l'ensemble du dialogue social marque le pas. Le 22 janvier dernier, syndicats et patronat ont échoué à s'entendre sur la modernisation du dialogue social.

"Les problèmes sont très difficiles à traiter et les solutions très difficiles à apporter. Encore plus par la voie d'une négociation où chacun fait des compromis", a commenté Raymond Soubie sur ce sujet. "La question que l'on doit se poser est de savoir si le dialogue social est possible sur les sujets difficiles aujourd'hui. Ou est-ce qu'il n'y a pas un rôle à reprendre par le pouvoir politique en assumant lui-même la responsabilité", a-t-il considéré.

Raymond Soubie explique que quand il était à l'Elysée il faisait "deux tas". L'un avec "les sujets qui pouvaient déboucher sur un accord par dialogue social" et l'autre "avec les sujets sensibles". "C'est très bien (d'agir via le dialogue social) car ça fait démocratique, ça vous dédouane: vous ne prenez pas la responsabilité de la décision, vous laissez aux syndicats et au patronat le pouvoir de l'assumer c'est très confortable", a-t-il développé. "Mais Il y a un moment de difficultés économiques et sociales où un gouvernement doit assumer ses responsabilités", a-t-il ajouté.

J.M.