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Retraites complémentaires: les entreprises prêtes à fournir 900 millions de plus

Les caisses du régime complémentaires pourraient voir leurs réservées épuisées dès 2017.

Les caisses du régime complémentaires pourraient voir leurs réservées épuisées dès 2017. - -

Pour maintenir à flot les caisses de retraites complémentaires du privé, le patronat serait disposé à accepter une hausse des cotisations. La reprise des négociations avec les partenaires sociaux est prévue pour le 13 mars.

Faute d'avoir trouvé un accord portant sur le financement des régimes de retraites complémentaires (Agirc-Arrco) en milieu de semaine, les partenaires sociaux doivent reprendre les négociations le 13 mars. Mais en attendant, chacun tente d'élaborer de nouvelles propositions. Le patronat serait ainsi prêt à accepter une hausse des cotisations, selon des informations du Figaro de ce 9 mars, qui permettrait de réunir 1,5 milliard d'euros. Comme les employeurs en versent 60%, leur effort financier se porterait à 900 millions, tandis que les salariés, à qui reviennent les 40 % restants, verseraient 600 millions d'euros.

Mais ce ne serait pas suffisant pour remettre à flot les régimes complémentaires, dont le déficit annuel s'élève à au moins 5 milliards d'euros. Comme déjà envisagé, les retraités seraient eux aussi mis à contribution, à hauteur de 1,54 milliard d'euros d'ici à 2017. Ils verraient une diminution de la hausse de leurs pensions, qui ne seraient plus revalorisées au niveau de l'inflation, mais à un point de moins. Les anciens cadres seraient soumis à un effort supplémentaire de 600 millions d'euros en 2013, en subissant une évolution encore moins importante de leur pension.

Epuisement des réserves dès 2017

Au total, les mesures proposées par le patronat permettraient de recueillir 3,7 milliards d'euros d'ici à 2017. Elles ne permettraient pas de redresser la situation des régimes Agirc et Arrco, mais simplement de renflouer ses réserves. Car, confrontées à l'augmentation du nombre de pensionnés en même temps qu'à la trop faible hausse des cotisations en raison de la conjoncture, ces caisses puisent dans leurs réserves accumulées au fil des années (via des placements financiers) pour payer les pensions de leurs adhérents. Celles-ci menacent de s'assécher d'ici à 2017-2020.

Les négociations entre les partenaires sociaux, ouvertes depuis le mois d'octobre, doivent donc impérativement mener à un accord. Les solutions retenues pourraient inspirer le gouvernement, qui lui aussi doit trouver le moyen de réformer les retraites des régimes de base, dont le déficit devrait dépasser les 20 milliards d'euros en 2017, selon les prévisions du conseil d'orientation des retraites.

Coralie Cathelinais