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Retraites: les entreprises mises à contribution pour la pénibilité?

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales en charge de la réforme des retraites

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales en charge de la réforme des retraites - -

Dans le cadre de la réforme des retraites, le gouvernement veut créer des comptes pénibilité pour les salariés ayant travaillé dans des conditions difficiles. Selon Les Echos du 5 août, les entreprises pourraient être mises à contribution pour financer cet avantage.

C'est désormais une certitude : la réforme des retraites du gouvernement Ayrault va prévoir la mise en place de "compte pénibilité" sur le modèle des comptes épargne-temps pour les salariés ayant travaillé dans des conditions difficiles. Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, l'a confirmé vendredi 2 juillet.

Les salariés vont ainsi cumuler des points en fonction de leur exposition à des travaux pénibles. Avec ces points, ils pourront acheter des trimestres de retraite, bénéficier de formations requalifiantes ou de salaires bonifiés en cas de fin de carrière à temps partiel.

Ce dispositif pourrait coûter jusqu'à deuau moins 7 milliards pour rééquilibrer les régimes de retraite. Alors qui va payer ?

Appel à la CSG

Le gouvernement envisagerait donc de mettre à contribution les entreprises. Selon Les Echos de ce 5 août, tous les employeurs pourraient ainsi être amenés à payer une cotisation ou un forfait pénibilité, même ceux dont les salariés ne sont pas concernés.

Pour ceux dont les salariés effectuent des travaux pénibles, il y aurait une surcotisation, un peu comme le système en vigueur pour les accidents du travail. L'Etat-employeur pourrait, lui ausi, être mis à contribution. En tout cas, le Medef risque de monter vite au créneau contre le financement de la mesure et la complexité de sa mise en oeuvre.

Rien n'est vraiment décidé et les arbitrages ne sont pas rendus. Dans ce qui est envisagé pour l'instant, il y aurait aussi un appel à la solidarité nationale via les prélèvements obligatoires et la CSG. De même que des abondements de l'Etat ou de la sécurité sociale.

Pauline Tattevin et BFMBusiness.com