Les salariés de Pilpa occupent leur usine pour les fêtes
Après Noël, la centaine de salariés du groupe Pilpa se prépare à passer le Nouvel An dans l’usine de Carcassonne. Vigile pour la nuit, système d’alerte téléphonique, l’usine de crème glacée tient désormais du camp retranché.
Depuis le 22 décembre, les salariés se relaient pour éviter le démontage et le déménagement de leurs outils. Tous sont menacés de licenciement. La nouvelle est tombée en juillet pour l’usine, rachetée l’année dernière par le groupe anglais R&R. La direction justifie la fermeture pour la "sauvegarder la compétitivité", à la suite de mauvais résultats du groupe.
Une version que nient les salariés, qui défendent la rentabilité de leur usine. Christophe Barbier, délégué du personnel chez Pilpa, n’en démord pas : "Nous avons des clients depuis plusieurs années, et ils sont toujours là !"
Des salariés retranchés et méfiants
Même lassitude chez Kader Ait-Ouakli, délégué CGT de Pilpa. "On ne leur fait pas confiance (…) On nous a déjà menti puisqu’ils nous ont dit qu’ils ne fermeraient pas le site quand ils nous ont rachetés".
Les salariés craignent que la direction ne vienne se saisir du matériel pour empêcher son utilisation en cas de reprise, ou le déménage sur un autre site. Ils espèrent un repreneur, ou à défaut, la création d’une coopérative.
Le groupe a, lui, présenté un plan de reclassement pour 71 salariés, sur d’autres sites en France. Trop peu et des postes non-qualifiés ont rétorqués les Pilpa, qui se sont pourvus en justice.