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Sanofi accepte le maintien du site de Toulouse

Sanofi a prévu la suppression de 900 postes d'ici à 2015.

Sanofi a prévu la suppression de 900 postes d'ici à 2015. - -

Un rapport, rendu par une mission ministérielle, ce vendredi 17 mai, propose le maintien de l'entité de recherche de Sanofi à Toulouse. Arnaud Montebourg a annoncé que Sanofi acceptait les recommandations.

"Sanofi accepte tout le rapport Saintouil mais rien que le rapport Saintouil". Arnaud Montebourg se félicite de ce "compromis" . C'est une relative bonne nouvelle pour les 600 chercheurs que compte le site de R&D de Sanofi à Toulouse. La mission ministérielle sur l'avenir incertain de l'entreprise dans cette ville prône "le maintien d'une entité de recherche et développement sous la bannière Sanofi" dans la Ville rose ainsi qu'une transformation du site qui ne devrait pas engendrer de perte d'emplois, selon le rapport de cette mission consulté par l'AFP, ce vendredi 17 mai.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg devait communiquer dans la matinée de vendredi les conclusions de ce rapport aux représentants des salariés et de la direction, ainsi qu'aux élus locaux à Toulouse. L'entreprise pharmaceutique avait annoncé, en septembre dernier,la suppression de 900 postes d'ici à 2015.

Toulouse, site exploratoire

Le rapport "propose" de "transformer" le site de Toulouse en créant un centre d'"Open Innovation", un site exploratoire pour "identifier de nouveaux candidats médicaments et pour valider des molécules avant la signature de contrats de licences ou de co-développement".

Le rapport préconise une "spin-off" (une scission pour la création d'entités indépendantes) dédiée au développement de solutions thérapeutiques innovantes pour le traitement du cancer. Des start-ups proposées par les salariés s'installeraient sur le site et seraient soutenues par Sanofi dans leur création.

Mais Sanofi s'engage au moins pour cinq ans au moins à maintenir son nom et à soutenir les différentes activités du site afin de laisser à ces nouvelles structures le temps de faire la preuve de leur efficacité, selon le rapport.

"Ces propositions ne devraient pas engendrer de perte d'emplois. Sur les 612 emplois actuels, environ 500 seraient maintenus sur le site réorganisé, en tenant compte des près de 80 départs anticipés à la retraite et des différents employés qui rejoindraient les sites dédiés du groupe", à Lyon ou dans la Région parisienne.

Toulouse mise de côté

L'avenir de Toulouse était incertain depuis un moment. En effet, il ne figurait plus dans dans le projet de restructuration du géant pharmaceutique annoncé en juillet 2012 parmi les axes de développement de la recherche du groupe, Sanofi lui préférant Lyon et la région parisienne.

L'intersyndicale (CFDT-CGT-Sud-FO-CGC) avait multiplié les manifestations depuis l'été 2012. Elle dénonce le "flou" du sort réservé aux salariés de Toulouse, le plan évoquant 200 mutations possibles vers Lyon et laissant les 400 autres dans l'incertitude. Elle s'insurgeait aussi contre le peu de cas fait du personnel par une entreprise qui enregistre des bénéfices considérables.

Les syndicats avaient obtenu d'Arnaud Montebourg qu'il mandate deux experts afin de "déterminer les pistes (...) pour le maintien de l'emploi et de l'expertise scientifique" sur le site.

Conduits par Jean-Pierre Saintouil, directeur du pôle santé de la société d'accélération des transferts de technologies de Toulouse "Tech Transfer", ces experts ont rencontré de février à avril 2013 toutes les parties pour analyser les rapports du centre de recherche avec "l'écosystème toulousain" et "avec l'ensemble de l'écosystème de l'entreprise Sanofi".

Le plan initial de restructuration des activités de recherche de Sanofi a été retoqué par la cour d'appel de Paris le 11 mars, faute d'informations

BFM Business.com avec AFP