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La Saur: vers la plus grosse faillite de l'année?

La Saur, numéro trois français de l'eau, est endettée à hauteur de 1,5 milliard d'euros.

La Saur, numéro trois français de l'eau, est endettée à hauteur de 1,5 milliard d'euros. - -

Le numéro trois de l'eau en France, dont le PDG Olivier Brousse était l'invité de BFM Business, ce vendredi 7 juin, est très endetté, et doit convaincre des dizaines de banques de restructurer sa dette pour éviter la banqueroute. 10.000 emplois en France sont en cause.

Moins médiatique que d'autres dossiers, celui de la Saur pourrait pourtant être le plus explosif. Certains évoquent même ce qui pourrait être la future plus grosse faillite de l'année. Petit répit: mercredi 5 juin, BNP Paribas et Natixis, deux des banques créancières de la Saur, ont signé un accord de restructuration de dette avec la direction. Reste à convaincre les dizaines d'autres banques créancières et leurs actionnaires. Ce qui n'est pas gagné.

"L'idée c'est de couper la dette en deux", résume son PDG, Olivier Brousse, invité de l'émissionn Good Morning Business, ce vendredi 7 juin. "Nous sommes sur un abandon de créances de 50%", précise-t-il ce qui ferait passer les charges d'intérêts du groupe de 90 millions à 30 millions d'euros.

La Saur est le n°3 de l'eau en France, derrière Veolia et Suez Environnement. Sa situation financière est devenue intenable. Ses comptes sont plombés par une dette de plus d'1,5 milliard d'euros. Depuis des mois, actionnaires, direction et créanciers tentent de trouver une solution.

Quatre offres de reprise ont été déposées, dont l'une par le groupement des banques créancières. Ce dossier, qui ne sauverait pas d'office la Saur, tiendrait la corde. Le temps presse: si d'ici le 30 juin, les trois parties ne se mettent pas d'accord, ce sera le redressement judiciaire. 10 000 emplois sont concernés en France.

Une hypothèse à laquelle Olivier Brousse ne veut croire, "Il n'y a aucune raison que la Saur fasse faillite", a-t-il assuré.

La Saur gagne pourtant de l'argent

Pourtant, la Saur gagne de l'argent. L'entreprise a même dégagé un excédent brut d'exploitation de 157 millions d'euros l'an dernier. Le problème, c'est sa maison-mère. Sa structure est montée en LBO, ce qui veut dire qu'elle a été rachetée par des fonds d'investissement via un fort endettement. C'était en 2007, avant que ne se déclenche la crise financière.

C'est bien cela qui inquiète les banques créancières de l'entreprise. Si certaines hésitent encore, c'est qu'elles craignent que la Saur ne soit que la première d'une longue série et que d'autres sociétés sous LBO, en difficultés, exigent le même traitement.

Isabelle Gollentz et BFMbusiness.com